Résumé
La piézocision est une technique chirurgicale, minimalement invasive, de corticotomies alvéolaires, réalisée au piézotome sous irrigation abondante. Sur la base d’études animales, après piézocision, une déminéralisation osseuse associée à une augmentation du turn-over osseux est temporairement établie. L’ancrage dans la zone de piézocision est donc affaibli, créant un différentiel d’ancrage avec le reste de l’arcade et facilitant d’autant plus les mouvements dentaires orthodontiques dans cette zone, en accord avec la biomécanique mise en place. Il s’agit ainsi d’une approche thérapeutique opposée à celle d’une mini-vis, qui, pour sa part, vise à renforcer l’ancrage.
Présentation de la piézocision
La piézocision fait partie de la grande famille des techniques chirurgicales d’accélération/facilitation du déplacement dentaire [1]. Plus précisément, elle s’inscrit dans la sous-catégorie des techniques dites « minimalement invasives », car elle ne requiert pas l’élévation d’un lambeau muco-périosté, contrairement aux techniques de corticotomies classiques. La technique de piézocision, développée par Serge Dibart, implique la création d’incisions de 5 mm à 7 mm de longueur, à travers lesquelles des corticotomies de 3 mm de profondeur et de 5 mm de longueur sont effectuées à l’aide d’un piezotome, sous irrigation abondante (fig. 1). De plus, cette technique offre la possibilité d’ajouter des biomatériaux par tunnelisation là où les tissus durs ou mous font défaut. Une augmentation osseuse par greffe tunnélisée avec ou sans greffe gingivale peut être nécessaire, principalement indiquée dans des cas de déhiscences et/ou fenestrations osseuses vestibulaires associées à un encombrement [2, 3].
Explication du phénomène biologique sous-jacent
Chez le rat, après piézocision, des analyses micro-CT, histologiques et moléculaires…
