La situation de la France est d’autant plus inquiétante qu’il faut considérer les besoins comme sous-estimés. En effet, la prise en charge de la maladie carieuse considère désormais non seulement les lésions carieuses cavitaires, mais aussi les lésions non cavitaires non enregistrées dans les études épidémiologiques. Cet article a pour objectif de mieux comprendre la situation française.
État de santé bucco-dentaire d’après les CAOD, cod
La première étude épidémiologique conduite à l’échelle nationale en France à partir d’un échantillon stratifié date de 1987. À l’époque, le CAOD chez les enfants âgés de 12 ans égalait 4,2 et, en quasiment vingt ans, il était passé de 4,2 à 1,2 (fig. 1), conformément à une amélioration générale de l’état de santé bucco-dentaire observée dans tous les pays industrialisés [1, 2]. Celle-ci était alors expliquée par la généralisation de la vente des dentifrices fluorés dans les années 90. Depuis, quelques études départementales n’ont pas mis en évidence d’amélioration ; il y aurait même, au contraire, une légère augmentation du CAOD à 12 ans : 1,5 à 1,6 [3, 4].
Parallèlement, le seuil de sévérité de la lésion carieuse à partir duquel le diagnostic était considéré comme positif a évolué. Ainsi, le C3AOD, équivalent à l’original CAOD, a été remplacé par le C1AOD, sachant que C3 ou C correspondait aux lésions carieuses cavitaires, alors que C1 tenait à la fois compte des lésions cavitaires et non cavitaires. Ces indicateurs, qui renseignent sur l’expérience carieuse individuelle – c’est-à-dire à la fois sur les lésions carieuses passées et présentes, les unes étant traitées (dents obturées ou extraites) et les autres non traitées (C1 ou C3) –, sont désormais plus souvent remplacés en épidémiologie par l’International Caries Detection and Assessment System (ICDAS II). Ce système se base sur un double codage : le premier…