Notre monde actuel est en constante évolution, des premiers téléphones portables à nos deuxièmes cerveaux que sont devenus nos smartphones actuels, des voitures thermiques aux véhicules autonomes : tout change à une vitesse affolante… À l’heure où une intelligence artificielle possède plus de connaissances que les prix Nobel et est plus efficace que tout être humain, il est légitime de se poser la question de la dangerosité de ce nouvel outil. Cette course aux nouvelles technologies est-elle viable pour notre avenir ? Peut-être est-ce notre irrémédiable destinée, comme le disait si bien Jean Jaurès : « L’histoire humaine n’est qu’un effort incessant d’invention, et la perpétuelle évolution est une perpétuelle création » ? Il est difficile de trouver la réponse en cette période de plein bouleversement.
Mon histoire
Cet article porte sur l’utilisation des nouvelles technologies dans notre profession et j’aimerais, afin d’illustrer mon propos, vous raconter une histoire, mon histoire, dans ce merveilleux monde de la prothèse dentaire. Comme bon nombre d’entre nous, j’ai découvert ce métier de l’ombre par hasard, au détour d’un site d’orientation professionnelle en quête de la fameuse « voie de garage », car ma passion pour l’Histoire et son cursus n’était pas envisageable de par ma relation compliquée avec la scolarité. Me voilà donc lancé dans cette aventure. Je suis le parcours classique en passant par le baccalauréat professionnel, puis le brevet de technicien supérieur sans trop de difficultés, prêt à entrer dans la vie active. Cependant, ce métier défini « de force » ne m’apporte pas de satisfaction dans sa configuration de l’époque. L’idée de travailler sur des dizaines de modèles en plâtre déposés sur ma paillasse sans aucune aide visuelle, dans le but de satisfaire et améliorer la vie de patients invisibles, ne me convient pas. Comment savoir si je m’améliore, sans communication avec le praticien et son patient ? Ce paradoxe entre le besoin constant de maîtrise, de technicité et l’approximation du résultat par manque d’informations n’est-il pas aberrant ? Ces questions m’angoissent au plus haut point durant mes études.
Durant une période de stage en laboratoire, le responsable me fait visiter sa structure et me montre rapidement du doigt une petite pièce, dans laquelle un prothésiste s’apprête à scanner un modèle en plâtre et réaliser une armature. Je suis interpellé et, après discussion avec l’équipe, celui-ci est décrit comme le vilain petit canard du laboratoire incapable de réaliser des prothèses, simplement présent pour faciliter le travail des prothésistes à la cheville. Au contraire, cette possibilité de s’affranchir des étapes chronophages et de s’approcher…