La gestion de l’occlusion en prothèse fixe implanto-supportée

  • Par
  • Publié le . Paru dans Réalités Cliniques n°1 - 5 mars 2020

120 µm incisives

Information dentaire

La finalité de toute réhabilitation prothétique est soit de s’intégrer de manière unitaire ou partielle et de renforcer un schéma occlusal existant et considéré comme fonctionnel, soit de reconstruire de manière globale une nouvelle occlusion qui réponde aux critères d’une occlusion fonctionnelle. Si les règles de conception et de réglage de l’occlusion des prothèses dento-portées sont parfaitement codifiées et validées, il n’en est pas de même des prothèses implanto-supportées. Les dents et les implants présentent une physiologie différente qui leur donne un comportement occlusal différent et une capacité d’adaptation fonctionnelle limitée, avec en particulier une notion de seuil de contrainte à ne pas dépasser sur les implants, sous peine de mettre en péril la suprastructure prothétique dans un premier temps, et la pérennité de l’implant dans un second temps.

Le but de cet article est de faire le point sur les règles occlusales à respecter lors de la pose d’une prothèse sur implant en sachant que l’objectif ultime est de garder les implants sous-jacents en bonne santé.

Les réhabilitations prothétiques sur implant permettent de gérer un grand nombre de situations cliniques.

Parmi les facteurs influençant le devenir des implants ostéointégrés, le facteur occlusal joue un rôle important, même s’il n’existe pas dans la littérature de protocole validé scientifiquement qui permette de systématiser cette intégration occlusale.

La capacité proprioceptive très développée de la dent, opposée au faible pouvoir discriminatif de l’implant, implique un réglage de l’occlusion différent sur ces deux entités, qui présentent des seuils de surcharge occlusale différents. Il est décrit [1,2] qu’une contrainte occlusale peut avoir un effet positif sur l’os péri-implantaire en le stimulant et en renforçant l’ostéointégration, ou devenir délétère à partir d’un certain seuil, responsable de complications prothétiques ou biologiques [2,3].

La prévention de la surcharge occlusale et de son seuil reste donc un objectif majeur lors de la pose d’éléments prothétiques implantaires et du réglage de l’occlusion statique et cinétique.

Les autres éléments à prendre en considération sont la distribution, la direction et l’intensité des forces occlusales qui agissent sur l’implant et qui sont sous la dépendance de la morphologie occlusale.

La conception de la prothèse sur implant et l’orientation des charges qui en résulte sont des étapes fondamentales dans la chronologie thérapeutique et la survie de l’implant.

Le but de cet article est de faire le point sur l’approche occlusale des réhabilitations prothétiques fixes sur implant et de proposer une chronologie thérapeutique dans ce type de reconstruction.

Différences physiologiques entre la dent naturelle et l’implant

La dent naturelle et l’implant ont deux physiologies différentes (fig. 1) en rapport avec la présence du ligament parodontal présent autour de la racine de la dent naturelle et absent autour de l’implant.

Cet article est réservé aux abonnés.
Pour lire la suite :

Vous êtes abonné.e ? Connectez-vous
Mot de passe
oublié ?

Vous pouvez également :

Acheter l'article En version numérique
Acheter le numéro À l'unité

Thèmes abordés

Sur le même sujet

Occlusodontologie

Article réservé à nos abonnés Courbe de Spee : pourquoi tant de « platitude » ?

Les données existent depuis quarante ans En 1890, Ferdinand Graf Spee (prononcez « Chpé ») a décrit une courbe occlusale en...
Occlusodontologie

Article réservé à nos abonnés L’errance dans la gestion des DTM : la question reste-t-elle ouverte ?

Les douleurs oro-faciales sont définies sur le plan somatique comme des algies associées aux tissus durs et mous de l’extrémité...
Occlusodontologie

Article réservé à nos abonnés Les orthèses occlusales dans les DTM : toujours d’actualité ?

Le recours aux orthèses occlusales dans la prise en charge des Dysfonctionnements temporo-mandibulaires (DTM) douloureux ou non et du bruxisme...
Occlusodontologie

Article réservé à nos abonnés DTM et céphalées : causalité ou réciprocité ?

Les douleurs associées aux dysfonctionnements temporo-mandibulaires (DTM) coexistent souvent avec les céphalées (maux de tête). Cette comorbidité entraîne une synergie...
Occlusodontologie

Article réservé à nos abonnés DTM : du simple dépistage au diagnostic complet

Cet article propose de découvrir une approche diagnostique simplifiée au maximum des Dysfonctionnements temporo-mandibulaires (DTM). Cette approche adaptée pour le...
Occlusodontologie

Article réservé à nos abonnés Facteurs de risque des DTM : apport des études OPPERA

Les troubles de l’appareil manducateur ont fait couler beaucoup d’encre et de sueur et ont engendré de nombreuses dépenses. Leur...