Chaque année, la MACSF publie un rapport sur la sinistralité des professionnels de santé. En 2019, 225 sinistres de fractures instrumentales ont été ouverts sur 1886 sinistres, soit près de 12 %. En 2023, ce taux est passé à 15 %, avec 298 sinistres sur 1 980. Sur les dix dernières années, le nombre de déclarations de fractures instrumentales a augmenté de 160 %, tandis que l’ensemble des dossiers de sinistres n’a augmenté que de 20 %. En 2023, les fractures instrumentales représentent autant de sinistres que ceux liés à la chirurgie implantaire.
Avant d’appréhender les situations où la fracture instrumentale sera qualifiée de faute ou d’aléa, il convient de comprendre les particularités de ce type d’accident médical.
Les fractures instrumentales : causes, prévention et gestion
Les fractures instrumentales peuvent résulter de difficultés anatomiques, d’une gestion inappropriée ou excessive des instruments de préparation. Elles peuvent également être liées au non-respect des protocoles et des bonnes pratiques endodontiques, notamment une cavité d’accès inadaptée. Une fracture due à une fragilité structurelle de l’instrument est possible, mais reste difficile à prouver.
Le facteur influençant le plus la fracture est l’expérience de l’opérateur. Lors de l’utilisation d’un nouveau système, le praticien doit rester vigilant. Éviter les litiges passe donc par une évaluation préopératoire précise, tenant compte de l’état de l’endodonte et de la possibilité de restaurer la dent de manière durable. La communication sur les risques et les alternatives thérapeutiques est indispensable. Tous ces éléments, notamment la justification du traitement, doivent figurer dans le dossier médical. Ce dernier, en cas de litige, sert à prouver les engagements du praticien, la qualité des informations fournies et la cohérence des soins prodigués.
Lorsque l’incident survient, il est essentiel…