Le fluor est utilisé depuis les années 1940 pour son action cario-protectrice, et est reconnu comme le principal facteur responsable de la baisse spectaculaire de la prévalence de la carie dentaire observée dans le monde.
Dans l’inconscient collectif, le fluor est associé uniquement aux dentifrices. En effet, ces derniers contiennent une concentration variable en fluorures, dont le but est de prévenir l’apparition des caries dentaires. Cependant, les dentifrices ne constituent pas la seule source d’apport de fluor. Il est présent dans des suppléments fluorés (comprimés, gouttes, etc.), mais peut également être retrouvé dans l’environnement, que ce soit dans l’air, dans l’eau, ou dans certains aliments (comme le thé). Il peut également être appliqué par le chirurgien-dentiste directement sur les dents sous la forme d’un vernis fluoré. Cette thérapeutique est reconnue aujourd’hui comme un élément complémentaire et efficace dans la prévention de la maladie carieuse [1].
Depuis la nouvelle convention de la CCAM du 1er avril 2019, l’application de vernis fluoré est prise en charge et valorisée à hauteur de 25 € par séance à une fréquence bisannuelle, pour les enfants de 6 à 9 ans.
Indications
Après chaque prise alimentaire, les glucides fermentescibles (sucres des fruits, produits céréaliers, lait, légumes…) sont dégradés par les bactéries cariogènes orales (streptocoques mutans, Lactobacillus…), présentes dans la cavité buccale, en acides (acides acétiques, formique, propionique, butyrique, et surtout lactique) entraînant une chute du pH buccal en dessous du pH critique de 5,5 (fig. 1). Cette acidité provoque une dissolution des cristaux d’hydroxyapatite de calcium, principal constituant de l’émail, et donc la déminéralisation de celui-ci.
Après environ vingt minutes, grâce au pouvoir tampon de la salive, le pH buccal remonte au-dessus du seuil critique, et l’émail se reminéralise.