À la naissance
Le nouveau-né possède une cavité buccale aseptique indemne de toute présence bactérienne, fongique et sans aucune défense immunitaire. L’apport du lait maternel, en particulier du colostrum, dans les premiers jours de la vie va permettre à l’enfant d’acquérir des défenses immunitaires identiques à celles de sa mère.
Dans les heures qui suivent
La cavité buccale est très rapidement contaminée, à la suite de l’accouchement, par les bactéries de la flore vaginale, puis par les bactéries qui sont à l’état libre dans la nourriture, l’air ambiant. Un écosystème bactérien physiologique complexe s’installe et surtout, comme toujours en milieu humide, la création d’un biofilm se développe.
La colonisation
Elle est complexe en raison des conditions spécifiques de la cavité buccale. Les premières bactéries qui s’implantent sont les Stretococcus salivarius et les Stretococcus mitis, représentant presque 98 % de la flore buccale [1]. L’éruption des dents lactéales puis définitives associées aux changements hormonaux offre un habitat nouveau pour les bactéries : d’une part le sillon gingival où elles sont plus à l’abri des frottements, de la desquamation des muqueuses et, d’autre part, des structures dures, les surfaces dentaires, sur lesquelles elles adhèrent.
En colonisant la cavité buccale, certaines bactéries planctoniques s’attachent sur les structures dentaires, sur les joues et la face dorsale de la langue. Ces bactéries vont créer une colonie complexe dans une structure tridimensionnelle, le biofilm. Il s’agit d’une matrice de glycoprotéines et polysaccharides produite par des composants, au sein de laquelle elles se développent, en association avec des champignons ou levures : les différents types de Candida. Cette matrice est relativement imperméable aux fluides extérieurs, ce qui rend assez inactives les thérapeutiques antifongiques.
L’écosystème bactérien complexe se compose…