Nous n’aborderons ici que la « demande » de traitement chez l’adolescent dans sa dimension esthétique. Les indications et les bénéfices fonctionnels des traitements ne seront pas étudiés bien qu’ils soient d’un intérêt majeur dans l’amélioration de la santé de nos patients adolescents. Rappelons la définition de la santé pour l’OMS : « La santé est un état de complet bien-être physique, mental et social, et ne consiste pas seulement en une absence de maladie ou d’infirmité. »
Cependant, si selon la définition de l’OMS l’amélioration esthétique participe grandement à l’amélioration de la santé de nos patients, nous sommes confrontés parfois à des demandes esthétiques de soins dans lesquelles nous devons entendre les éléments qui doivent nous alerter quant au risque psychologique que nous devons reconnaître. Nous saurons dès lors si nous pouvons nous engager et surtout engager le patient dans un traitement d’orthodontie.
Comme nous allons essayer de le montrer, chez les patients adolescents, les rapports au corps liés aux modifications pubertaires sont complexes, dans tous les sens du terme. Certains le vivent sans trop de difficultés. D’autres, en revanche, masquent certaines parties de leur corps, sont mal dans leur corps. Les processus psychiques de l’adolescence organisent ce regard sur le corps.
En effet, certaines demandes ne visent pas l’amélioration, mais la disparition absolue d’un défaut incriminé. Souvent demande sans appel d’élimination d’un défaut, le symptôme dysmorphophobique se présente ainsi lors de la première consultation en orthodontie.
Quelques éléments sur le terme dysmorphophobie
Tout d’abord, « dysmorphophobie » est un terme qui existe encore dans la littérature médicale, même si l’on dénombre plusieurs tentatives de nommer autrement cette pathologie.
Si nous prenons une définition assez générale du dictionnaire médical :
La dysmorphophobie…