La douleur constitue le principal motif de consultation des cabinets dentaires. En France, 22 % de la population générale est confronté à une douleur orofaciale au moins une fois au cours des six derniers mois [1]. La prise en charge de la douleur est la préoccupation quotidienne des chirurgiens-dentistes. Il s’agit fréquemment de douleurs aiguës provoquées par une inflammation, une infection, un traumatisme ou certains gestes thérapeutiques.
Il est important de distinguer la douleur chronique de la douleur aiguë. Cette dernière est considérée comme un symptôme utile et protecteur. Elle signale généralement une lésion, une maladie ou un dysfonctionnement de l’organisme. Elle incite les patients à consulter avant que l’atteinte tissulaire ne soit trop avancée. La douleur est également utile au praticien, car la richesse de ses caractéristiques permet d’élaborer un diagnostic précis et ainsi de proposer une stratégie thérapeutique personnalisée.
L’évaluation de la douleur comprend classiquement deux étapes : l’anamnèse et l’examen clinique. L’anamnèse constitue la phase essentielle du cheminement diagnostique. Elle permet de retracer l’histoire de la douleur et d’orienter l’examen clinique. Celui-ci comprend différentes phases telles que l’observation et la réalisation de tests. Il sert à confirmer et affiner les indices recueillis au cours de l’anamnèse.
Dans la relation praticien-malade, la communication est la base indispensable de la qualité des soins. Un point fondamental de la prise en charge de la douleur est d’écouter et de croire le patient. Certaines douleurs peuvent être extrêmement violentes et non associées à une lésion organique visible. La douleur n’est pas visible, ni à l’examen clinique, ni lors des examens complémentaires. De plus, chaque personne a une sensibilité à la douleur qui lui est propre. Cette différence de sensibilité peut être génétique, dépendre des expériences…