La digue dentaire est l’un des consommables les plus anciens à la disposition des cabinets dentaires avec l’amalgame. On attribue son invention à un praticien américain, SC Barnum, en 1864, époque à laquelle les systèmes d’aspiration sur les fauteuils dentaires étaient inopérants, et qui avait pointé la nécessité d’une isolation fiable des dents à traiter. Les pinces emporte-pièces et les crampons ont ensuite été développés dans un deuxième temps. L’installation de systèmes d’aspiration à haute vélocité sur les units dentaires a convaincu nombre de praticiens que la digue était devenue obsolète. Mais d’un point de vue médico-légal et de rigueur des protocoles, il n’en est rien et un praticien pourra toujours être inquiété en cas d’ingestion d’un instrument endodontique en l’absence d’une feuille de digue.
La feuille de digue sert à délimiter ce qu’on appelle un champ opératoire qui est la zone de soins de la dent isolée de toute contamination.
Le matériel
• La feuille de digue : elle existe en différentes épaisseurs : très fine (collages d’éléments unitaires), médium (endodontie, collages), épaisse (odontologie conservatrice avec accès aux limites cervicales). Plusieurs couleurs sont proposées afin d’améliorer le contraste de travail : bleu, vert, gris, rose. Elle est traditionnellement fabriquée en latex, mais il existe une version sans latex pour les patients ou l’équipe soignante allergiques au latex ou à la poudre recouvrant la feuille. Attention, cette dernière résiste mal au contact des solvants mis en œuvre dans les retraitements endodontiques. Les feuilles sont vendues soit en rouleau à découper ensuite, soit en feuilles prédécoupées tailles pédodontie ou adulte. C’est un produit périssable qui doit être conservé au frais et à l’abri de la lumière sous peine de la voir se déchirer dès la première tension. L’assistante devra veiller au suivi des dates de…