Un risque médical à anticiper et à traiter
La dénutrition protéino-énergétique est fréquente et grave chez les personnes âgées. Les individus qui ont encore des dents (naturelles, bridges ou implanto-portées) présentent un meilleur état nutritionnel que ceux qui portent des prothèses amovibles [1, 2, 10]. Les porteurs de prothèses amovibles bien adaptées ont cependant un meilleur état nutritionnel que les patients édentés. Ce sont surtout les édentés complets qui présentent le plus mauvais état nutritionnel [3, 5, 9]. Aussi, les chirurgiens-dentistes se préoccupent parfois peu de la dénutrition, car leurs interventions ont pour but l’obtention d’une meilleure fonction mascticatoire. Les prothèses transitoires peuvent avoir une adaptation imparfaite et, ainsi, il peut arriver qu’un patient reste durant une longue période avec une fonction masticatoire diminuée ou altérée. Par exemple, le traitement peut être mal toléré ou interrompu pour les raisons suivantes :
– douleurs orales, retard de cicatrisation, difficultés d’adaptation aux prothèses ; – perte d’autonomie, perte de la personne qui accompagnait, hospitalisation, placement en Établissement d’Hébergement pour Personnes Âgées Dépendantes (EHPAD) ; – refus des soins : dépression, difficultés financières (fig. 1 et 2).
La dénutrition protéino-énergétique
La prévalence de la dénutrition protéino-énergétique augmente avec l’âge. Chez les personnes âgées de plus de 70 ans qui résident à domicile, elle atteint 4 à 10 %, et même 25 à 30 % en cas de perte d’autonomie. La dénutrition atteint 15 à 38 % des résidents d’EHPAD, surtout à l’entrée dans l’établissement, et 50 à 60 % à l’hôpital [4]. Les quatre grands symptômes de la dénutrition sont l’anorexie (perte d’appétit), l’asthénie (grande fatigue), l’apathie (absence d’émotion, d’intérêt, d’énergie et de motivation) et l’amaigrissement. Les personnes…