Les dyschromies s’expliquent par la perméabilité des tissus dentaires rendant possible des échanges de flux liquidiens (et donc l’incorporation de pigments) lors de leur formation, de leur édification et de leur maturation tout au long de la vie.
Ces incorporations de pigments et les transformations optiques qui en découlent se font à différentes échelles tissulaires. La perception colorée résultante est fonction de la nature du pigment en présence (organique ou inorganique), de sa localisation et de sa densité.
Credo et Maison [3] ont réalisé une classification des dyschromies selon la couleur observée. Il en ressort que les pigments organiques couvrent un spectre coloré allant du jaune au marron brun en passant par les rouges et les verts, alors que les pigments inorganiques auraient plutôt tendance à aller du bleu vers le noir en passant par les gris.
On retrouve fréquemment au sein de la littérature le concept suivant : « La dentine dicte la couleur de la dent et l’émail vient la modifier », mais la réalité est plus complexe. L’objectif de cet article est d’exposer un panorama exhaustif des dyschromies extrinsèques et intrinsèques rencontrées et de mettre en lumière les caractéristiques importantes propres à chacune.
Dyschromies extrinsèques
Les dyschromies externes correspondent à des colorations superficielles induites par des pigments présents dans la salive. Majoritairement situées sur la surface amélaire ou sur des zones où le cément est exposé, ces colorations peuvent, dans de rares situations, affecter l’émail plus en profondeur et, dans certains cas, s’accumuler au niveau de la jonction amélo-dentinaire, allant jusqu’à atteindre le tissu dentinaire sous-jacent. Ce type de dyschromie est généralement induit par des facteurs extérieurs au patient, autrement dit à ses comportements en relation avec la sphère oro-faciale.
Plusieurs classifications des dyschromies extrinsèques ont fait l’objet…