Dès la neuvième semaine in utero, le fœtus est capable de déglutir en avalant le liquide amniotique. Cela implique que toutes les structures nécessaires soient opérationnelles, notamment la descente de la langue et la fermeture du palais. Le mouvement consiste en une coaptation étanche des lèvres, sur lesquelles va s’appuyer la langue pour effectuer un va-et-vient qui déclenchera le temps pharyngien. Le nourrisson est capable de reproduire cette action à la naissance afin de s’alimenter.
L’éruption dentaire va profondément modifier ce schéma de déglutition, et c’est à partir de ses 18 mois que l’enfant passe progressivement d’une déglutition infantile à une déglutition d’adulte. Les contacts d’occlusion perturbent les mouvements de la langue qui prend alors une position haute, le corps de la langue étant plaqué au palais et l’apex au niveau des papilles rétro-incisives. La déglutition ne consiste plus en l’interposition de la langue entre les crêtes alvéolaires et un appui labial, mais en différentes étapes que l’on identifie souvent comme trois temps fonctionnels : la préhension (mastication si solide) et la propulsion (consistant à pousser l’aliment vers l’oropharynx), qui sont des actions volontaires, puis la phase pharyngée, réflexe. Concrètement : la bouche est fermée, les arcades dentaires en contact, la langue vient se coller au palais et un piston arrière se met en place afin d’envoyer le bolus*. Une majorité d’enfants doit avoir acquis cette nouvelle déglutition à l’âge de quatre ans (fig. 1). Ceux qui persisteront en déglutition primaire devront si possible être diagnostiqués et corrigés (fig. 2).
* Boule formée par les aliments qui sont mastiqués et mêlés à la salive.
Dépistage
Tout le personnel clinique doit être attentif à un certain nombre de signes pouvant évoquer une déglutition primaire. Tout d’abord, pendant l’entretien avec…