La perception de la couleur
Pour comprendre la perception des couleurs, il faut d’abord comprendre les propriétés physiques et les caractéristiques de la lumière. La lumière naturelle est constituée d’un large spectre d’ondes électromagnétiques. Isaac Newton, en 1676, démontre que la lumière du soleil peut se décomposer dans toutes les couleurs du spectre. La lumière blanche nous apparaît « incolore et intangible », elle se compose cependant de vibrations de couleurs distinctes [1]. Bien qu’il y ait eu de nombreuses théories de la vision des couleurs à travers l’histoire, la première théorie moderne a été proposée par Thomas Young, philosophe et scientifique du XIXe siècle, puis développée plus tard par Hermann von Helmholtz. Ces deux scientifiques ont avancé une théorie qui pose les bases du concept moderne de trichromatisme [2]. L’Homme n’est capable de voir que les longueurs d’onde comprises entre 380 et 760 nanomètres. Ce spectre visible stimule les récepteurs de la rétine. En deçà de 380 nm (ultraviolet) et au-dessus de 760 nm (infrarouge), le spectre échappe à la perception de l’œil humain (fig. 1). Toutes les couleurs spectrales visibles peuvent se reconstituer par le mélange de trois bandes spectrales de couleurs dites primaires : rouge (760-620), vert (560- 490) et bleu (490-430). La combinaison de ces trois rayonnements dans des proportions précises conduit à la lumière blanche. Cette association de primaires d’émission lumineuse caractérise la synthèse additive dont le principe s’applique par exemple aux écrans lumineux.
Sans la lumière, pas de couleur ; dans l’obscurité totale, la distinction de couleur n’est pas envisageable. La perception de la couleur d’un objet nécessite ainsi la triade lumière/objet/observateur (fig. 2) [3]. La lumière réfléchie par l’objet pénètre l’œil de l’observateur, stimule les récepteurs rétiniens pour être ensuite reconnue par le cerveau.