Le collage d’un bridge collé cantilever antérieur [1-3] est une phase périlleuse. En effet, ce type de bridge à une seule ailette manque de stabilisation, et ce, d’autant plus en raison de la très faible préparation palatine (ou plus rarement vestibulaire de la dent adjacente). Nous avons constaté, après collage, avec les praticiens avec qui nous travaillons, des problèmes d’alignement des bords libres entre l’intermédiaire de bridge et sa dent voisine. En effet, un décalage est possible entre les bords libres dans le plan horizontal, mais aussi dans le sens vestibulo-palatin ou axial. Cette imprécision n’est pas seulement liée au manque de stabilisation du bridge qui ne possède qu’une seule ailette. Elle peut être aussi causée par la compression de l’intermédiaire céramique en contact avec la muqueuse qui, de plus, est recouverte par la digue.
Après analyse des différents problèmes cliniques, il a fallu imaginer une clé de positionnement précise afin de permettre une facilité d’insertion et de fixation du bridge cantilever. Plusieurs évolutions et design de cette clé de fixation ont vu le jour ces dernières années avec les différents bridges réalisés avec nos amis les Drs Gil Tirlet et Jean-Pierre Attal, pionniers de cette thérapeutique en France [1, 2].
Cet article présente la dernière version de cette clé qui permet au praticien d’assembler ces constructions en toute sécurité, en détaillant des aspects de sa réalisation au laboratoire et de son utilisation en clinique.
Partie laboratoire
Tout d’abord, il est très important d’obturer sur le modèle à la cire toutes les zones de contre-dépouille, embrasures de chaque côté du cantilever, ainsi que la périphérie de l’ailette (voir vidéo). Puis un isolant type vaseline est mis en place sur l’ensemble du modèle, cantilever compris.
La réalisation de la clé se fait en résine composite photopolymérisable Ceramill Gel (fig. 1) de chez Amann Girrbach AG. Il s’agit d’une résine composite sous forme de gel photopolymérisable.
1. Seringue Ceramill Gel.
Le gel est appliqué par couches successives (au moins deux) suivi d’une photopolymérisation à chaque couche. Cette méthode réduit les risques de déformation et de tension engendrées par la photopolymérisation sur le matériau. Il faut faire attention de ne pas faire une clé trop fine au risque de perdre la rigidité nécessaire. Après la dernière photopolymérisation, la clé est mise dans une enceinte (type Targis Quick) pendant 5 minutes afin d’optimiser son taux de conversion. Puis la clé est retirée du modèle et ébarbée avec une fraise tungstène ou diamantée pour lui donner une forme plus homogène.
Les figure 2 à 4 montrent des détails de la géométrie de la clé.
La clé englobe une grosse partie de la face vestibulaire de l’intermédiaire et de la dent adjacente non concernée par le bridge, ce qui permet d’éviter la rotation de ce dernier. Du côté de la dent pilier (21), la clé est en contact avec le bord libre. Elle limite donc et valide l’enfoncement (fig. 2).
La figure 3 présente une vue vestibulaire (à gauche) et palatine (à droite) de la clé. On note en palatin un bras de maintien de l’ailette (contre-ailette). Ce bras ne doit pas dépasser la périphérie de l’aile afin que le praticien puisse retirer les excès d’adhésifs.
En vue occlusale, on réalise une encoche…
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Cette série de questions se réfère à l’article « l’assemblage collé en orthodontie (partie 1) : définition et données actuelles » [Biomatériaux Cliniques. 2023;8(2)] 1/...