S. ATTAL STYM-POPPER
La lésion apicale ou lésion inflammatoire péri-radiculaire d’origine endodontique (LIPOE) est une des affections les plus courantes de la planète.
L’étude de sa distribution montre des répartitions diverses et variées, en fonction des pays, et des méthodes d’investigation choisies.
En 2002, une étude française a montré que plus de 66 % des patients étaient porteurs d’au moins une lésion apicale [1]. Si l’on considère que les méthodes d’analyse et d’observation se fondaient sur la base d’examens radiographiques en deux dimensions, on mesure à l’heure du Cone Beam Computerized Tomography (CBCT) que ces chiffres seront revus à la hausse [2].
D’un point de vue biologique, une lésion apicale, comme une plaie, est une rupture de la structure anatomique normale ou fonctionnelle. Elle est le résultat d’un processus interne appliqué ici à l’organe dentaire. Comprendre les mécanismes de cicatrisation, c’est définir des stratégies adéquates et obtenir une guérison dans les meilleures conditions.
CARACTÉRISATION HISTO-PATHOLOGIQUE DE LA LÉSION APICALE
La lésion apicale chronique est un état inflammatoire issu de la réponse immunitaire de l’organisme face à la pénétration persistante d’un agent antigénique d’origine bactérienne et témoigne d’un état d’équilibre clinique. Cliniquement, elle peut se développer de deux façons :
• soit elle fait suite à une réaction inflammatoire aiguë puis, l’agent infectieux n’ayant pu être résorbé, elle s’installe dans la chronicité,
• soit elle se développe en l’absence de tout antécédent, quand par exemple, la toxicité de l’agent infectieux est relativement faible, sans passer par une phase aiguë. À tout moment, elle a capacité à passer en phase aiguë.
Sur le plan histopathologique, les substances antigéniques logées dans le réseau canalaire, à l’abri des défenses de l’hôte, diffusent continuellement dans le tissu péri-apical par les…