La perte de substance tissulaire de l’organe dentaire, qu’elle soit d’origine carieuse, traumatique ou consécutive à une thérapeutique de préparation prothétique, est le facteur principal de fragilisation de la dent. En endodontie, la réalisation des cavités d’accès telle qu’enseignée depuis des décennies est particulièrement peu économe en tissu dentinaire sain, afin de donner, sinon de la sécurité, tout au moins du « confort » au praticien lors des étapes du traitement endodontique. À l’aune des développements technologiques, ce sacrifice tissulaire n’apparaît plus indispensable. Cet article a pour objectif de présenter le concept d’endodontie minimalement invasive appliqué à la réalisation des cavités d’accès endodontiques.
Dentisterie et endodontie minimalement invasives
Depuis un peu plus d’une décennie, la dentisterie restauratrice connaît un changement de paradigme par une approche thérapeutique ultra-conservatrice plus respectueuse des structures dentaires [1]. Les progrès de la dentisterie adhésive ont permis de sortir de l’ère de préparation de cavités à forme de convenance qui impliquaient une mutilation supplémentaire de tissu sain après l’exérèse des lésions carieuses [2,3].
Le concept d’endodontie minimalement invasive (minimally invasive endodontics, MIE) a été décrit pour la première fois en 2009 [4-7]. Il se distingue de l’approche endodontique conventionnelle par l’attention qu’il porte à réduire les changements structurels inhérents à la réalisation des traitements endodontiques. Fondée sur une préservation tissulaire maximale mais raisonnée, la MIE doit respecter les objectifs biologiques des traitements endodontiques, à savoir la désinfection complète d’un réseau endodontique complexe d’un point de vue anatomique et son scellement hermétique [8].
La cavité d’accès endodontique (CAE) est considérée comme la première étape cruciale dans…