La dentisterie restauratrice, et en particulier le traitement des lésions carieuses, représente, une part importante de l’exercice d’un omnipraticien.
Éviction de la carie dentaire
L’éviction des tissus déminéralisés est le premier stade du traitement d’une lésion carieuse qui, rappelons-le, est une maladie infectieuse d’origine bactérienne touchant, d’après l’Organisation mondiale de la santé, presque 100 % de la population adulte mondiale. La carie entraîne la destruction des tissus durs de la dent que sont l’émail, la dentine et le cément.
Le tableau I décrit succinctement la composition de ces différents tissus. On note que ces trois tissus contiennent tous de l’eau à des proportions différentes et qu’ils ont tous trois une phase minérale essentiellement constituée de cristaux d’hydroxyapatite.
Traditionnellement, l’éviction de la carie dentaire se fait par curetage au moyen de fraises en carbure de tungstène refroidies par un spray d’eau pour éviter l’échauffement. Cette méthode, qui a fait ces preuves depuis de nombreuses années, entraîne pour le patient des désagréments essentiellement dus à la pression des instruments et aux vibrations inhérentes au curetage.
Ainsi, l’idée d’utiliser le laser en remplacement des instruments rotatifs est apparue très tôt, dès les années 1960 avec les travaux de Goldman et al. [1] sur le laser à cristal de rubis. C’est le premier laser jamais réalisé. Sa longueur d’onde est de 694,3 nanomètres.
Le diagramme d’absorptions des différents chromophores en fonction de la longueur d’onde (fig. 1) nous apprend que cette fréquence interagit essentiellement avec la mélanine et l’hémoglobine.
L’énergie du laser à cristal de rubis est beaucoup plus absorbée en profondeur…