La science des biomatériaux est très largement pluridisciplinaire. Parmi ces disciplines, on trouve notamment les sciences des matériaux, de l’ingénierie, la chimie, la biochimie et bien entendu la physiologie et la biologie. Ces deux dernières tiennent une place prépondérante car le biomatériau doit interagir avec les tissus biologiques. Dans ce cadre, il est donc indispensable de connaître les tissus biologiques entrant en interaction avec les matériaux, et en premier lieu leurs plus petites unités vivantes : les cellules.
Connaître les cellules, c’est comprendre comment le matériau sera perçu par l’organisme : toléré, intégré ou rejeté. Les mécanismes de réparation, cicatrisation, intégration, rejet – pour ne citer qu’eux – sont invariablement médiés par différents types cellulaires et par leurs interactions.
Cet article est le premier d’une série visant à présenter de façon synthétique les différents types cellulaires intervenant dans les mécanismes d’intégration des matériaux, afin de maîtriser les connaissances indispensables.
Le mécanisme de l’ostéointégration représentant un modèle d’intégration important dans le monde dentaire, nous commencerons notre série par les ostéoblastes, grands effecteurs de cette bonne entente entre le matériau « os » et le matériau « implant ».
Qui est-il ?
L’ostéoblaste actif est une grande cellule cubique, constituée d’un seul noyau, localisé à la surface de l’os. Il est responsable de la formation du tissu osseux et de son remodelage.
En réponse à une stimulation (d’ordre mécanique ou moléculaire), les ostéoblastes vont élaborer le tissu ostéoïde (matrice organique de l’os constituée principalement de collagène de type 1). Durant cette synthèse, les ostéoblastes y incorporent des facteurs de croissance sous forme inactive tels que Transforming Growth Factor-β (TGF-β), Bone Morphogenic Protein (BMP), Insulin Growth Factor…