L’intelligence artificielle au service de la conception du sourire

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  • Publié le . Paru dans L'Information Dentaire n°12 - 26 mars 2025 (page 54-58)
Information dentaire

Après les yeux, le sourire est perçu comme la caractéristique la plus déterminante de l’attractivité d’un visage [1]. Parmi les composantes majeures de ce sourire, la forme des dents occupe une place essentielle [2, 3]. Cependant, caractériser un sourire n’est pas chose aisée, car la forme des dents évolue tout au long d’une vie. L’enfance peut être marquée par des traumatismes dentaires, une cause fréquente de perte tissulaire affectant particulièrement les incisives entre 7 et 12 ans, touchant plus d’un milliard d’individus à l’échelle mondiale [4]. Plus tard, l’usure liée à l’âge constitue une problématique croissante, avec une perte moyenne de 1 mm de hauteur des incisives entre 10 et 70 ans [5], tandis que leur exposition sous la lèvre diminue de 3,6 mm en 40 ans [6].

Ainsi, si les caractéristiques typiques de l’anatomie incisive sont enseignées dès les premiers mois de la formation de chirurgien-dentiste, réhabiliter et, surtout, personnaliser le sourire d’un patient demeure un défi, même pour le praticien le plus expérimenté. D’une part, les enjeux sont considérables pour le patient car un sourire attrayant renforce la perception de confiance et de compétence, d’autre part, les préférences des patients et des praticiens varient considérablement en fonction de l’âge [7], du sexe [8] ou encore la position gingivale [9, 10]. Cette diversité de situation clinique se manifeste ainsi dès l’enfance, notamment lors des réhabilitations consécutives à des traumatismes dentaires (fig. 1).

Capturer le sourire du patient

L’émergence des caméras d’empreinte optique intra et extra-orales ont marqué un tournant dans la pratique contemporaine. Contrairement aux empreintes physiques, les fichiers STL issus des caméras offrent la possibilité de mesurer avec une précision micrométrique et d’explorer plusieurs scénarios de réhabilitation virtuellement avec une facilité d’échange avec le prothésiste. Pour reconstruire un sourire, le prothésiste sélectionne physiquement ou numériquement des formes dentaires parmi des bibliothèques préexistantes. Bien que ces bibliothèques puissent être ajustées, elles présentent parfois des limites lorsqu’il s’agit de capturer des particularités complexes, comme les usures dentaires ou les asymétries. L’intégration des derniers modèles d’intelligence artificielle dans les logiciels de conception propose d’aller au-delà de ces limites. En s’appuyant sur des bases de données étendues et variées, l’IA apprend à identifier et reproduire des morphologies dentaires adaptées à chaque patient. En parallèle, des outils de smile design ont également révolutionné la manière de communiquer avec les patients sur les traitements esthétiques. En intégrant des caractéristiques morpho-psychologiques propres à chaque individu, ces outils permettent une personnalisation complète et s’intègrent directement dans le processus de prise de décision [11]. Associés aux scanners faciaux, ces protocoles permettent de fusionner les données dentaires et faciales pour créer un véritable jumeau numérique du patient. Les scanners faciaux ajoutent une dimension esthétique et fonctionnelle essentielle à la réhabilitation en capturant les traits du visage et en contextualisant les traitements proposés. Ils se révèlent particulièrement précieux dans les cas complexes, comme pour les cas d’usure dentaire sévère [12]. Au cours des deux dernières…

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