Partie 1 - Définitions
Quelques considérations sémantiques et conceptuelles
Contrairement à une idée reçue, « l’impression 3D », ou « 3D printing », n’est qu’une vision réductrice d’un ensemble de procédés de fabrication en plein essor regroupés sous les termes « fabrication additive » ou « additive manufacturing (AM) » [1]. Les termes « impression 3D » sont souvent substitués par abus de langage, dans de nombreux médias, aux termes plus génériques, utilisés dans le contexte de l’ingénierie mécanique, de « fabrication additive ». Comme présenté à la fin de cet article, nous montrerons que « l’impression 3D » n’est qu’une solution technologique appartenant à une famille de procédés de fabrication, parmi d’autres, de l’AM.
L’AM découle historiquement des procédés dits de « prototypage rapide » (« rapid prototyping », RP). Les avancées technologiques en termes de précision, de cadence de production et de matériaux mis en œuvre ont récemment fait débat pour substituer le terme RP, trop réducteur. Les termes fabrication additive font maintenant consensus dans la communauté scientifique et des organismes de normalisation comme l’American Society for Testing and Material (ASTM) utilisent désormais AM au lieu de RP [2]. En effet, l’AM permet de réaliser des pièces « précises », « bonne matière » et « bonnes propriétés » dans de nombreuses applications de l’industrie mécanique (automobile, aéronautique, transport, énergie) et de l’industrie du luxe (bijouterie, horlogerie), tout comme dans les applications biomédicales (prothèse, orthèse, ingénierie tissulaire) [1].
L’AM est dorénavant le terme consacré pour désigner les procédés de fabrication basés sur le concept d’ajout de matière [1, 2]. L’AM s’oppose par définition aux procédés d’usinage (Machining, Cutting, Grinding) appelés aussi fabrication soustractive fondée sur le concept…