Anamnèse/Histoire de la maladie
Une patiente âgée de 57 ans est adressée par son dentiste traitant pour une prise en charge parodontale. Elle n’a jamais fumé, consomme occasionnellement de l’alcool, ne prend aucun médicament et se dit en bonne santé générale. Toutefois, l’entretien médical révèle un antécédent de mycose linguale, traitée 4 mois auparavant par de l’amphotéricine B puis du fluconazole en suspension buvable par son médecin traitant. La patiente indique que ces deux médications n’ont pas eu d’effet notable sur les sensations de brûlure linguale qu’elle ressent depuis plusieurs mois et qui sont toujours présentes le jour de la consultation. Elle décrit une douleur permanente (EVA à 7), accentuée par l’alimentation qui est devenue difficile et qui explique d’après elle une récente perte de poids. La patiente dit privilégier une alimentation molle, tiède ou froide. Par ailleurs, elle ne rapporte pas d’incident mécanique, chimique ou thermique pouvant expliquer ces sensations cliniques et aucun examen complémentaire n’a été prescrit.
Examen clinique
Il n’existe pas d’adénopathie cervicale. L’examen endobuccal révèle la plupart des signes cliniques révélateurs d’une parodontite induite par la plaque, mais également la présence de plages érythémateuses au niveau des bords latéraux de la langue et du plancher lingual antérieur. Ces lésions s’étendent sur plusieurs centimètres de longueur, avec une largeur de 1 à 2 cm ; elles ne sont pas confluentes et présentent des limites nettes. Au toucher, elles sont sensibles et la palpation de la langue ne révèle pas de zones fermes ou indurées. Les autres muqueuses apparaissent saines.
Hypothèses diagnostiques
Les plages érythémateuses linguales ne sont pas assez spécifiques pour permettre l’établissement d’un diagnostic de certitude. Plusieurs diagnostics différentiels peuvent donc être énoncés…