Les douleurs oro-faciales sont définies sur le plan somatique comme des algies associées aux tissus durs et mous de l’extrémité céphalique (massif crânio-facial et cou) [1]. Elles nécessitent souvent, notamment dans le cadre des dysfonctionnements temporo-mandibulaires (DTM), une approche thérapeutique multidisciplinaire pour mieux appréhender de façon globale la prise en charge [1, 2]. Les douleurs oro-faciales chroniques les plus fréquentes seraient les DTM et les stomatodynies [3]. Sur un plan épidémiologique, la prévalence des DTM est comprise entre 5 à 12 % de la population [4]. Dans l’étude OPPERA (Orofacial Pain: Prospective Evaluation and Risk Assessment), l’incidence des DTM (myalgie et/ou arthralgie principalement) est évaluée à 3,9 % de la population étudiée. Dans cette même population, 12 % des sujets auraient une douleur mono-épisodique et 65 % d’entre eux auraient une douleur récidivante [5, 6]. Les étiologies des douleurs oro-faciales étant multifactorielles et dépendantes de facteurs biologiques, environnementaux, cognitifs et psycho-sociaux, des difficultés dans le diagnostic peuvent être rencontrées [7, 8]. La complexité de la prise en charge des DTM peut entraîner une errance diagnostique et thérapeutique. Cela se traduit par une situation où le patient consulte de nombreux professionnels de santé et subit plusieurs examens médicaux sans obtenir un diagnostic précis, ni un traitement efficace (fig. 1). L’errance comporte des risques d’aggravation des symptômes, de détresse psychologique et de perte de confiance dans le système de santé [3] (fig. 2). Lorsque les professionnels de santé abordent la notion d’errance, celle-ci semble être similairement reconnue par tous. Cependant, il est crucial de préciser ce que nous entendons concrètement par errances médicales (diagnostiques et thérapeutiques), lesquelles sont fréquentes dans les récits des patients rapportés par les praticiens.
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