L’épitranscriptomique comme nouvelle source de biomarqueurs de la parodontite : revue de la littérature

Le point clé

Les modifications de l’ARN, et en particulier m6A, pourraient être de potentiels biomarqueurs diagnostiques et de réponse au traitement dans les cas de parodontite.

RÉSUMÉ

Les outils diagnostiques parodontaux sont principalement cliniques et radiographiques. Ces derniers sont objectivables dès lors que les signes irréversibles de la parodontite sont déjà installés. De ce fait, ils ne permettent pas le dépistage précoce sans l’utilisation de biomarqueurs. Dans ce domaine, l’épitranscriptomique, ou étude des modifications de l’ARN, pourrait être un outil d’avenir qui permettrait potentiellement de cibler les patients à risque de développer une maladie parodontale. Nous avons souhaité faire un état des lieux de la recherche clinique actuelle concernant l’utilisation de l’épitranscriptomique dans le diagnostic parodontal. Pour cela, cinq études cas-témoins parues entre 2021 et 2024 ont été retenues. Les résultats montrent une diminution de la N6-méthyladénosine (m6A) chez les patients atteints de parodontite, conduisant à une dérégulation immunitaire et à une diminution du potentiel ostéogénique dans les cellules souches du ligament parodontal. Les modifications de l’ARN ont également pu être quantifiées dans la salive de patients atteints ou non de parodontite et trois autres modifications ont été mises en évidence comme potentiels biomarqueurs de la parodontite : m6Am, inosine et queuosine. Bien qu’il n’y ait pas encore de résultats statistiquement puissants, il semblerait qu’une meilleure connaissance des profils épistranscriptomiques permettrait de mieux classer les parodontites et d’améliorer leur prise en charge. Dans le futur, les études devront inclure un nombre de sujets plus important, se baser sur la classification Chicago 2017 et privilégier les prélèvements non invasifs.