Pour certains cas complexes, la stabilité et la rétention de la prothèse complète mandibulaire sont des objectifs de traitement potentiellement difficile à atteindre. Pour la gestion de ces cas, la piézographie trouve toute son indication en association avec la solution implantaire, ou seule (pour des raisons anatomiques, médicales, psychologiques ou pécuniaires).
La piézographie permet de déterminer la « zone neutre » qui peut être définie comme l’espace où les forces fonctionnelles exercées par la langue sont neutralisées par les forces exercées par les joues et/ou les lèvres. Le respect de cet espace neutre permet de réaliser une prothèse en équilibre musculaire, en harmonie avec son environnement.
Cette empreinte peut être réalisée avec différents matériaux, plusieurs méthodes d’enregistrement et, également, à différentes étapes cliniques. En effet, la piézographie prothétique peut être élaborée au moment de l’empreinte secondaire, ou bien lors de l’enregistrement du rapport maxillo-mandibulaire. La piézographie analytique peut, elle, être effectuée sur la maquette en cire ou sur la prothèse polymérisée.
L’objectif de ce travail est de décrire le concept et les différentes étapes de la piézographie prothétique et analytique, et de discuter les indications et les avantages de chaque technique [1-3].
Aspects anatomo-physiologiques
Les fonctions buccales impliquent l’interaction unique des structures buccales et des muscles. Toute interférence avec leurs mouvements, par une prothèse, provoque une déstabilisation prothétique. Les principales forces de déplacement agissant sur une prothèse complète mandibulaire sont la langue et la sangle buccinato-labiale [2, 4].
Lorsque la prothèse amovible complète mandibulaire est située au niveau de la zone d’équilibre, elle est retenue pendant les différentes fonctions orales (mastication, phonation, déglutition…). Ainsi, la piézographie…