En odontologie prothétique, l’empreinte représente une étape cruciale, souvent délicate, dont dépendra directement la qualité de la prothèse. En 1979, Bugugnani et Landez, au fil de leur livre Les empreintes en prothèse conjointes [1], ne répertoriaient pas moins de 40 sources d’erreurs dans la réalisation des empreintes intrabuccales. Qu’elles soient dues à l’opérateur, aux matériaux ou au patient lui-même, la majorité d‘entre elles sont encore d’actualité.
Toujours au milieu des années 1980, François Duret semait les germes d’une véritable révolution en inventant le concept de CFAO (conception et fabrication assistée par ordinateur) dentaire, avec pour base le premier scanner intra-oral qu’il baptisait « sonde optique » [2]. Il avait compris, dès les années 1970, qu’une empreinte intrabuccale n’était qu’un relevé de mesures et que la technologie permettrait de s’affranchir de la matériau-dépendance par un procédé sans contact [3].
En 2019, les scanners intra-oraux, retrouvés couramment dans la littérature sous l’acronyme IOS (intra-oral scanners) (fig. 1a-b), inondent le marché. Impossible d’ouvrir une revue ou d’assister à un congrès sans que l’empreinte optique ne soit évoquée. Pourtant, au maximum 10 % des cabinets en seraient équipés (il est difficile d’avoir des chiffres exacts), et parmi eux beaucoup de spécialistes en orthodopédie dento-faciale. L’omnipraticien reste, pour l’instant, beaucoup plus réservé. Il sent instinctivement qu’il va devoir « passer à l’empreinte optique », sans toutefois en concevoir distinctement tous les avantages.
Qu’est-ce qu’une empreinte optique ?
Une empreinte optique est un relevé de mesures sans contact, obtenu sous forme…