L’empreinte optique… en toute simplicité

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  • Publié le . Paru dans Biomatériaux Cliniques, Stratégie Prothétique n°1 - 15 mars 2020 (page 70-77)
Information dentaire
Respectivement PU-PH et MCU-PH à l’université de Montpellier et de Lyon, Michel Fages et Maxime Ducret ont fait de la CFAO leur discipline de prédilection. Michel Fages est responsable du DU de CFAO et de l'UF CFAO-Prothèses à Montpellier. Les travaux communs de ces spécialistes reconnus dans le domaine concernent notamment les scanners intra-oraux. Pascal De March, Responsable de rubrique

Le choix d’une caméra pour empreinte optique intra-orale, ou scanner intra-oral, est souvent source d’interrogations pour le praticien. Si l’on se base sur des critères simples et compréhensibles par tous, loin de toute considération marketing, les critères décisionnels apparaissent vite comme quelque chose d’évident, de rationnel. La compréhension des quelques notions techniques simplement expliquées comme la distance focale, le maillage ou encore la stratégie de scannage, suffit à nous éclairer et orienter notre choix de façon raisonnée. Un focus sur les différents éléments susceptibles de compliquer l’intégration d’une caméra optique en pratique quotidienne complète les informations nécessaires au bon choix du scanner intra-oral. Enfin, penser qu’une caméra optique se résume à un simple porte-empreinte numérique connecté au laboratoire de prothèse est une erreur trop commune. C’est le premier maillon d’une chaîne aboutissant à la numérisation du patient. Arcades dentaires, volumes osseux, téguments du visage, couleur des dents, cinématique mandibulaire, aujourd’hui tout peut se décliner en données numériques susceptibles de fusionner. L’empreinte optique semble aujourd’hui une évidence. Toutefois, l’intégrer en pratique quotidienne pour en exploiter tout le potentiel demande la pleine conscience de certains éléments.

En odontologie prothétique, l’empreinte représente une étape cruciale, souvent délicate, dont dépendra directement la qualité de la prothèse. En 1979, Bugugnani et Landez, au fil de leur livre Les empreintes en prothèse conjointes [1], ne répertoriaient pas moins de 40 sources d’erreurs dans la réalisation des empreintes intrabuccales. Qu’elles soient dues à l’opérateur, aux matériaux ou au patient lui-même, la majorité d‘entre elles sont encore d’actualité.

Toujours au milieu des années 1980, François Duret semait les germes d’une véritable révolution en inventant le concept de CFAO (conception et fabrication assistée par ordinateur) dentaire, avec pour base le premier scanner intra-oral qu’il baptisait « sonde optique » [2]. Il avait compris, dès les années 1970, qu’une empreinte intrabuccale n’était qu’un relevé de mesures et que la technologie permettrait de s’affranchir de la matériau-dépendance par un procédé sans contact [3].

En 2019, les scanners intra-oraux, retrouvés couramment dans la littérature sous l’acronyme IOS (intra-oral scanners) (fig. 1a-b), inondent le marché. Impossible d’ouvrir une revue ou d’assister à un congrès sans que l’empreinte optique ne soit évoquée. Pourtant, au maximum 10 % des cabinets en seraient équipés (il est difficile d’avoir des chiffres exacts), et parmi eux beaucoup de spécialistes en orthodopédie dento-faciale. L’omnipraticien reste, pour l’instant, beaucoup plus réservé. Il sent instinctivement qu’il va devoir « passer à l’empreinte optique », sans toutefois en concevoir distinctement tous les avantages.

1.a. L’IOS Hennson de François Duret en 1985 et sa modélisation. b. L’IOS Primescann (Dentsply-Sirona) en 2019.

Qu’est-ce qu’une empreinte optique ?

Une empreinte optique est un relevé de mesures sans contact, obtenu sous forme…

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