L’empreinte est une étape cruciale du plan de traitement prothétique, tant en prothèse fixée qu’en prothèse amovible. En prothèse implanto-portée, elle revêt un caractère particulièrement important du fait de l’ostéointégration et de l’absence de mobilité des implants concernés qui n’offre aucune possibilité de compensation physiologique (1).
De ce fait, la reproduction du positionnement spatial des cols implantaires et des dents adjacentes conditionne la qualité d’adaptation des pièces prothétiques sus-jacentes et participe à la passivité finale de la restauration (2, 3). Hormis les protocoles de mise en charge immédiate, une absence de passivité peut engendrer des complications d’ordre prothétique (4) (dévissage, fracture), voire biologique (perte d’ostéointégration partielle) (5, 6).
Plusieurs techniques et matériaux ont été proposés pour la réalisation des empreintes en implantologie (7). L’empreinte à ciel ouvert, ou « pick-up », semble donner les meilleurs résultats cliniques. Contrairement à l’empreinte de piliers dentaires naturels, l’empreinte implantaire ne nécessite pas un accès aux limites ni une reproduction du col implantaire. En revanche, elle requiert un enregistrement précis des tissus mous environnants, et des dents adjacentes chez l’édenté partiel (8). Si tous les matériaux d’empreinte élastomères possèdent des propriétés de recouvrance élastique après déformation, aucun ne peut prétendre atteindre 100 % de récupération. Dès lors, et particulièrement lorsque les axes implantaires présentent des divergences (9), il est légitime de penser que l’empreinte en élastomère puisse se déformer lors de sa désinsertion et ne pas restituer parfaitement et de façon reproductible la situation clinique.
Cet article décrit une technique originale d’empreinte, associant, dans le même temps, deux matériaux aux qualités complémentaires : les polyéthers et le plâtre.