«Du désir au plaisir de changer. » Voici comment Françoise Kourilsky titrait l’un de ses ouvrages, mais pourrions-nous appliquer cette formule au changement que nous tentons d’instaurer chez les patients dans le cadre de leur prise en charge parodontale ? Si la place de l’éducation thérapeutique du patient (ETP) dans le cadre des pathologies chroniques est incontestable, elle semble plutôt rimer avec frustration qu’avec satisfaction. Face à l’injonction sociale et institutionnelle de « soigner autrement » et à la demande croissante d’une médecine personnalisée, comment pouvons-nous mettre en œuvre cette démarche pédagogique pour qu’elle soit profitable et non-chronophage pour le soignant comme pour le soigné ?
De quoi parle-t-on ?
Selon l’Organisation mondiale de la santé (OMS), l’éducation thérapeutique des patients vise à les aider « à acquérir ou maintenir les compétences dont ils ont besoin pour gérer au mieux leur vie avec une maladie chronique. Elle fait partie intégrante, et de façon permanente, de la prise en charge du patient » [1]. En France, des programmes d’ETP hors parcours de soins ont été mis en place pour la prise en charge de maladies chroniques comme le diabète, mais le cadre institutionnel donné par la loi HPST (2009) ne permet pas de faire de même pour les maladies parodontales. C’est donc au chirurgien-dentiste qu’il revient de les prendre en charge, comme une partie intégrante de sa démarche thérapeutique.
Que pouvons-nous alors intégrer dans notre pratique quotidienne ? Tout d’abord la notion « d’éducation » qui inscrit cette démarche dans le registre de la pédagogie. Concrètement, c’est toute la nuance entre « informer » et « éduquer ». « Informer » implique une transmission descendante de connaissances du soignant ver le soigné et relève plutôt du champ de la prévention (nécessaire mais pour autant pas suffisant pour promouvoir…