La révolution matériaux
Les autorités européennes ont classé le cobalt (Co) comme une substance cancérogène C1B, mutagène M2 et toxique pour la reproduction R1B [1, 2]. La concentration autorisée de Co a été limitée à 0,1 % contre 35-65 % dans les alliages prothétiques interdisant par là même leur utilisation.
Cette interdiction des alliages cobalt-chrome, à compter de 2028, concernera de nombreux secteurs médicaux, l’orthopédie face aux prothèses de genoux et d’épaule, la chirurgie cardiaque pour la pose de stents, l’odontologie à travers les fils orthodontiques, les châssis métalliques qui utilisent cet alliage depuis 1930 environ. Afin de pallier cette décision, les nouveaux matériaux, disponibles ou à développer doivent ou devront répondre à deux exigences indispensables : être biocompatibles et posséder des propriétés mécaniques permettant la réalisation d’une prothèse adjointe.
En dehors de l’or ou tout au moins ses alliages que certains praticiens proposent comme moyen de remplacement, deux grandes familles de matériaux sont actuellement à notre disposition les matériaux composites et les alliages de titane.
Les matériaux
• Le PEEK : il s’agit d’un polymère thermoplastique organique dont les qualités de résistance à l’abrasion et à la corrosion sont particulièrement remarquables. A cela s’ajoutent deux qualités spécifiques : sa couleur, voisine de celle des dents naturelles et, surtout, ses propriétés antibactériennes. Depuis sa conception, de nombreuses évolutions chimiques du PEEK ont été proposées : renforcement avec des fibres de carbone, incorporation de nano particules Ti02, zircone ; chacune d’entre elles modifie et améliore certains paramètres initiaux. L’évolution et les modifications de la formule de base ont abouti à des matériaux très performants comme le BioHPP® (Bredent) et l’Ultair® AKP (Amman Girrbach). Cette famille de matériau trouve…