L’ancrage postérieur mandibulaire est souvent un challenge complexe pour les orthodontistes et les chirurgiens. En effet, pour obtenir une traction postérieure à la mandibule, un ancrage fiable est nécessaire [1]. On retrouve à la disposition des praticiens les mini-vis et les mini-plaques qui sont difficiles à mettre en place dans la zone du trigone rétromolaire. Ces systèmes, souvent inconfortables pour les patients, sont en plus difficiles à manipuler pour les orthodontistes. Depuis 2015, la technique d’ancrage par insertion d’un fil d’ostéosynthèse au niveau de la branche montante (appelée Technique Abalakov) permet de simplifier le protocole et d’améliorer l’ergonomie globale.
Cet ancrage solide, simple à mettre en place et peu coûteux permet la distalisation d’une ou plusieurs dents, voire de l’arcade mandibulaire complète. Initialement, il a été créé pour la décompensation dentaire des classes II squelettique chirurgicales. Des études ont montré que cette technique permettait des mouvements dentaires satisfaisants [3-7].
Nous proposons de présenter 5 cas cliniques afin d’illustrer différentes indications. Toutes les situations cliniques présentées ont un point en commun : elles nécessitaient un recul molaire important.
Cas n° 1 : Décompensation dentaire en technique vestibulaire dans le cadre d’une avancée mandibulaire chirurgicale
- Patiente de 21 ans présentant une classe II dentaire sur un schéma de classe II squelettique avec une rétrogénie et une supraclusion incisive.
- Le traitement a consisté en une décompensation de la classe II dentaire par distalisation de l’ensemble de l’arcade mandibulaire.
La traction distale sur les Abalakov a duré 6 mois avec des ressorts NiTi 300g-f. L’angle incisif mandibulaire (IMPA) initial était de 104,2°.
Il était de 92,4° à l’issue des 6 mois de traction avec un recul molaire de 5 mm (fig. 1-4). - La patiente a été opérée…