Kystes salivaires vrais ou faux ?

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  • Publié le . Paru dans L'Information Dentaire n°28 - 14 juillet 2021
Information dentaire
Dans les kystes salivaires, on distingue les vrais kystes, qui sont rares, et les faux kystes ou pseudokystes, qui constituent une lésion fréquente des glandes salivaires accessoires. Ces derniers sont observés le plus souvent chez l’enfant, l’adolescent et l’adulte jeune. Le pseudokyste se traduit par un nodule hémisphérique, indolore, rénitent, de 5 à 20 mm de diamètre, siégeant presque toujours sur la lèvre inférieure, dans la région latérale. La muqueuse de surface est de couleur normale ou bleutée, voire transparente. Au cours de son évolution, il augmente et diminue de volume. Il correspond à l’extravasation de salive dans le tissu conjonctif. Le kyste salivaire vrai résulte de l’obstruction, puis de la dilatation d’un canal excréteur ; il s’observe sur les glandes principales et accessoires. Dans la cavité buccale, il se manifeste sous la forme d’une « bulle » translucide, de quelques mm de diamètre.

CAS 1

Motif de la consultation

Patient de 44 ans venu consulter pour une lésion jugale postérieure gauche.

Histoire de la maladie

• Cette lésion était apparue 3 mois auparavant. Elle se présentait comme une « bulle » indolore que le patient vidait régulièrement en la mordant ou en la piquant avec une aiguille, mais elle se reformait constamment.

Interrogatoire

• Le patient était en bonne santé et n’avait pas d’antécédents médico-chirurgicaux.

Examen clinique

• La lésion siégeait dans la région jugale postérieure gauche, à hauteur de la ligne occlusale. Elle se traduisait par une tumeur indolore, légèrement fluctuante, hémisphérique, de 7 mm de diamètre ; la muqueuse de surface était recouverte de kératine avec quelques petites plages érythémateuses. Sur une photo transmise par le patient (cartouche), « la bulle » était de taille identique mais son contenu hémorragique ; le saignement avait probablement été provoqué par une tentative d’élimination par morsure.

Examen paraclinique

• La pièce d’exérèse était composée d’un fragment de muqueuse jugale revêtue d’un épithélium parakératinisé, avec des crêtes épithéliales de configuration irrégulière. Le chorion était le siège d’un épanchement de salive mêlée à de la fibrine, des polynucléaires neutrophiles et des macrophages spumeux ; l’épanchement s’étendait de la région sous-épithéliale à la partie superficielle du plan musculaire. Sur une coupe, il existait une section d’un canal excréteur salivaire au voisinage de la cavité et, plus en profondeur, des glandes salivaires accessoires à prédominance muqueuse.

Synthèse

Cette « bulle » correspondait à un PSEUDO-KYSTE SALIVAIRE JUGAL. Sa formation est consécutive à un traumatisme qui provoque un raptus salivaire. Puis la salive se collecte progressivement, donnant naissance à une cavité dépourvue de bordure épithéliale…

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