Place du traitement parodontal dans la santé orale et générale
La santé parodontale est un préalable indispensable à toute réhabilitation (conservatrice, prothétique, orthodontique). Les dernières conférences de consensus de la Fédération Européenne de Parodontologie (EFP) repositionnent le traitement parodontal au sein de la prise en charge globale des patients atteints de pathologies systémiques, telles que les maladies cardio-vasculaires ou le diabète. En effet, chez les patients présentant ces comorbidités, une parodontite sévère non traitée contribue à augmenter les risques d’événements cardiovasculaires et de complications métaboliques [6, 7].
Après l’identification de la maladie (diagnostic) et la prévision de son succès dans le temps (pronostic), la question de la conservation des dents parodontalement compromises se pose et un traitement parodontal peut être envisagé. Une dent est considérée parodontalement compromise si elle présente une perte osseuse comprise entre 60 et 80% de sa hauteur radiculaire. Cependant, la perte osseuse radiologique n’est pas une indication absolue à l’avulsion (fig. 1). Grâce au traitement parodontal et à un suivi régulier, ces dents peuvent être maintenues avec un taux de survie de 93 % à dix ans [2, 8, 9]. Ce taux de survie se rapproche de celui des implants chez un patient aux antécédents de parodontite modérée [10].
La perte osseuse moyenne sur douze ans chez des patients initialement atteints de parodontite sévère généralisée ayant été traités est estimée à 0,8 mm [11]. Il paraît ainsi naturel de tout mettre en œuvre pour conserver des dents au pronostic initialement réservé. Cette attitude implique une collaboration étroite entre le patient et le praticien, ainsi qu’une connaissance approfondie des thérapeutiques parodontales et des résultats espérés.
1. Suivi parodontal à 7 ans d’une dent parodontalement compromise. Patient de 36 ans, diabétique…