Jusqu’où peut-on conserver la pulpe vitale ?
L’European Society of Endodontology (ESE) a débuté une campagne d’information pour promouvoir les traitements de conservation pulpaire en juin 2019 (Vital Pulp Treatment, VPT) pour être dans la continuité de la démarche initiée il y a plus de dix ans dans les domaines des restaurations prothétiques et l’instauration de la notion de gradient thérapeutique [2]. Avant tout acte affectant le complexe pulpo-dentinaire, il est impératif de mener une anamnèse et des tests de sensibilités, notamment le test au froid et les percussions. Pour l’heure, ce sont les seuls critères qui peuvent nous donner une idée de l’état d’inflammation pulpaire.
Ces techniques de conservation pulpaire présentent plusieurs avantages :
– conservation de la fonction biologique de la pulpe, notamment la fonction immunologique et la capacité de réparation pulpaire ;
– procédures plus simples et permettant d’éviter les complications du traitement radiculaire liées à la complexité de l’anatomie endodontique (perforation, fracture instrumentale, etc.) ;
– diminution des douleurs ;
– coût moindre et durée de soin moins longue pour les patients et leurs assurances obligatoires et/ou complémentaires.
Lorsque la dent est asymptomatique, qu’elle répond au test au froid sans exacerbation et que les percussions sont positives sans douleurs spontanées, plusieurs stratégies restauratrices sont décrites. L’objectif du traitement est en premier lieu de prévenir la contamination bactérienne au niveau du tissu pulpaire, car nous savons que les bactéries sont à l’origine du développement des lésions inflammatoires au niveau du péri-apex [3]. Les thérapeutiques peuvent être le scellement dentinaire immédiat (Immediat Dentin Sealing ou IDS) décrit dans les thérapeutiques de restaurations collées en fermant les tubuli par l’adhésif, mais aussi le curetage sélectif en un temps (partial…