Il y a 100 ans, les premières écoles dentaires existaient déjà à Paris et dans certaines villes de province. Le premier poste de chargé de cours de stomatologie de la faculté de médecine était créé, ce qui reconnaissait implicitement la nécessité d’un apprentissage spécialisé malgré la possibilité d’exercice illimité de la médecine lié à la possession d’un doctorat. À cette époque, la stomatologie pouvait être définie par la pratique médicale de « l’art dentaire ». Ainsi, les professions de dentiste formé dans les écoles dentaires et de stomatologiste diplômé par la faculté de médecine étaient en concurrence. À cette époque, les médecins argumentaient sur la nécessité de formation médicale et les dentistes sur la nécessité de formation dentaire pratique.
Discussions autour d’un certificat de spécialité
En 1930, le projet de loi des sénateurs Milan et Rio proposait d’imposer un diplôme de médecin pour exercer « l’art dentaire ». Ce projet de loi fut abandonné, mais l’obligation du baccalauréat pour entrer dans les écoles dentaires en fut la conséquence. Pour la première fois était aussi évoqué un doctorat dentaire. À cette époque, aucune formation complémentaire odontologique après les études médicales n’était envisagée, car cela en aurait fait une spécialité médicale, ce qui allait à l’encontre de l’omnipotence du diplôme de médecin. Un plaidoyer du Dr Beliard, stomatologiste des hôpitaux de Paris, devant la CFSM (regroupement de syndicats médicaux) pour un certificat de spécialité bucco-dentaire obligatoire ne fut pas entendu. Quelque temps après, le représentant syndical de la stomatologie plaida pour la création du certificat de spécialité en ces termes : « Est-ce que d’autres spécialistes que nous ont à lutter contre la menace de développement d’une corporation organisée, doublant leur spécialité, la submergeant par le nombre et dont les membres…