Les agénésies sont un motif de consultation fréquent des patients avec une prévalence de 4,6 % pour les hommes et de 6,3 % pour les femmes en Europe [1]. L’agénésie de l’incisive latérale représente 25 % des agénésies en général, soit 1,5 % sur l’ensemble de la population. La résolution revêt un caractère esthétique et fonctionnel particulier : sourire et guide antérieur sont affectés et nécessitent d’être restaurés. Le diagnostic est aisé. Peu d’erreurs sont possibles.
Schématiquement, trois types de solutions thérapeutiques s’offrent à nous dans le traitement des agénésies :
- l’abstention thérapeutique, aucun traitement n’est réalisé ;
- la fermeture d’espace, la canine prenant la place de l’incisive latérale sur l’arcade ;
- l’ouverture d’espace, l’espace étant maintenu ou recréé pour ensuite être comblé par une dent artificielle (implant, bridge collé ou transplantation d’une dent naturelle compte tenu de l’âge du sujet).
C’est ce dernier point que nous allons développer.
La réouverture des espaces d’agénésie avec remplacement prothétique des dents absentes
La décision d’ouverture résulte de la demande explicite des parents et du patient ainsi que de critères fonctionnels et esthétiques préalablement évoqués [2].
Le but est de remplacer les dents manquantes tout en obtenant des rapports dentaires de classe I.
Différentes situations cliniques peuvent ainsi se présenter.
1) La prise en charge par l’orthodontiste avant la fin de la croissance (ouverture précoce) va nécessiter une contention jusqu’à ce que la prothèse définitive puisse être réalisée.
Une augmentation du déficit volumique de crête de 0,26 mm2 avant traitement et de 3,77 mm2 au moment de la prise en charge implantaire peut être trouvée [3].
L’étude d’Uribe a conforté cette idée [4]. La profondeur de la concavité labiale entre l’incisive centrale maxillaire et la canine…