Le diagnostic des dysfonctionnements temporo-mandibulaires (DTM) peut s’avérer complexe. Il trouve son origine dans la combinaison de facteurs neuro-musculosquelettiques et psycho-sociaux [1]. Le diagnostic repose essentiellement sur des signes et des symptômes cliniques qui s’avèrent parfois insuffisants pour expliquer l’origine de la douleur ressentie et la traiter de façon efficace [2]. Pour compléter ces données, des outils ont été développés pour évaluer les DTM d’origine musculaire (troubles myofasciaux et céphalées de tension associées aux muscles temporaux) et les DTM d’origine articulaire (déplacements discaux (DD), troubles dégénératifs et luxations condyliennes vraies). Mais qu’en est-il de la validité diagnostique de ces dispositifs ? Quel est leur intérêt ? Quand les utiliser ?
Outils d’évaluation de l’intégrité tissulaire musculosquelettique
L’imagerie médicale est considérée comme l’outil de choix pour évaluer l’intégrité des tissus constituants l’articulation temporo-mandibulaire (ATM) [3].
L’orthopantomogramme (OPT) permet de visualiser les structures osseuses en deux dimensions. Les contours osseux mandibulaires y sont particulièrement bien discernables et l’OPT est intéressant pour mettre en évidence certains DTM articulaires tels que les anomalies morphologiques (fig. 1, 2a, 3a) et les luxations condyliennes (fig. 4a) ainsi que les fractures/fêlures mandibulaires (fig. 5) [4]. Il a l’avantage d’être rapide, accessible et peu coûteux [5]. Il ne donne toutefois pas d’informations concernant les tissus mous (muscles, disques inter-articulaires) et est peu reproductible. L’OPT a un intérêt relatif lors de la suspicion d’une atteinte de l’intégrité osseuse de l’ATM et ne doit pas être réalisé de façon systématique dans le diagnostic des DTM [5, 6].
L’imagerie volumétrique par faisceau conique (CBCT) permet de visualiser les tissus durs en trois dimensions.