Caractéristiques cliniques et radiographiques
La dysplasie cémento-osseuse (DCO) définit une lésion osseuse bénigne pouvant atteindre tous les âges et toutes les ethnies. La majorité des cas sont néanmoins retrouvés chez la femme d’une cinquantaine d’années parmi les populations d’Afrique et d’Asie [2], sans qu’une explication claire ait été trouvée pour cette prédilection. Alors que la plupart des DCO ne sont pas héréditaires, une atteinte familiale est toutefois possible selon un mode de transmission autosomique dominant [1].
La DCO survient au niveau de l’os alvéolaire des zones dentées. En étroite relation avec les apex, elle n’entraîne pas de rhizalyse ou de déplacements dentaires ; cependant, les racines peuvent apparaître globuleuses du fait d’une hypercémentose. La DCO est le plus souvent asymptomatique et de découverte fortuite lors d’un examen radiologique ; les dents sont vitales en l’absence de soin endodontique.
Selon l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) [3], trois formes de lésions partageant le même processus histopathologique sont retrouvées : péri-apicale, focale et floride (tableau 1).
Les formes péri-apicales et focales sont les plus fréquemment rencontrées [4] : elles sont caractérisées par des lésions de taille réduites, localisées, intéressant un petit nombre de dents. La dysplasie est dite péri-apicale lorsqu’elle intéresse le secteur incisif mandibulaire, focale si elle est localisée dans un secteur postérieur. La forme floride est plus extensive, plus ou moins bien limitée, intéressant au moins deux quadrants. Elle est caractérisée par des lésions multifocales lobulées, généralement bilatérales et symétriques. Cette forme floride peut être rencontrée à la mandibule comme au maxillaire.
Au sein de ces lésions dysplasiques, le tissu osseux sain se transforme en os métaplasique (voir le glossaire), composé de tissu fibreux associé…