Une molaire mandibulaire retenue dans son éruption est un phénomène localisé qui peut avoir de graves conséquences tridimensionnelles à l’échelle de toute l’occlusion. Cette situation, nous la rencontrons assez fréquemment dans notre pratique. Malheureusement, il n’existe pas encore de consensus quant à la démarche à adopter. L’utilisation d’ancrages osseux est cependant souvent nécessaire, à la fois pour décompenser ces perturbations, mais aussi dans un certain nombre de cas pour tenter de tracter la molaire.
Diagnostic
Meltem vient de fêter ses 11 ans. Elle est adressée par son chirurgien-dentiste pour un retard d’évolution de la 46. Elle ne présente aucun antécédent médical. L’examen clinique (fig. 1 et 2) et radiographique (fig. 3 et 4) permet de poser le diagnostic suivant :
- Contexte : Avance dentaire d’environ 1 an
- Squelettique :
– Normodivergence
– Tendance classe II
- Dentaire :
– La 46 est retenue, en infraclusie avec la face occlusale à hauteur juxta-gingivale et en disto-position. Ses apex sont situés très bas, au niveau basillaire où ils présentent des courbures terminales. L’examen CBCT ne permet pas de détecter d’obstacle, de kyste, d’anomalie du ligament alvéolo-dentaire, de phénomène d’ankylose ou de résorption radiculaire. Le son est mat à la percussion. Le diagnostic d’un Défaut Primaire d’Éruption (DPE) peut être suggéré, mais il n’a pas été validé par un bilan génétique.
– Cette infraclusie entraîne une bascule sévère du plan d’occlusion maxillaire par égression maxillaire postérieure droite.
La disto-position de 46 entraîne une classe II subdivision droite quasi complète par recul prémolaire et canine mandibulaire, ainsi que des diastèmes mandibulaires droits et une déviation de la médiane incisive mandibulaire à droite. Le secteur gauche reste en classe I canine.
Au niveau antérieur, les incisives présentent…