L’interception des malocclusions à l’aide d’éducateurs fonctionnels fait partie de notre arsenal thérapeutique. Elle prend en compte l’ensemble des fonctions oro-faciales perturbées et permet de changer le comportement neuromusculaire du patient pour neutraliser au mieux ses dysfonctions. Cette approche permet de changer la fonction et successivement la forme en agissant dans les trois dimensions de l’espace sous condition d’avoir encore un potentiel de croissance suffisant (1).
Les premières questions qui se posent sont :
• pourquoi mettre en place cette approche thérapeutique ?
• à quel âge prendre en charge les dysfonctions, les malocclusions ? (2).
Il existe des possibilités de prévention (ensemble des moyens mis en œuvre pour empêcher l’apparition d’une dysmorphose) et d’interception des anomalies (acte thérapeutique simple permettant d’obtenir la correction partielle ou totale d’une dysmorphose déjà installée ou d’empêcher son aggravation) chez le jeune enfant : mais ces étapes de traitement vont-elles vraiment éviter l’aggravation des dysmorphies, éviter ou réduire un traitement correctif ultérieur ? Faut-il au contraire attendre la mise en place des dents permanentes ou le pic pubertaire pour une meilleure efficacité thérapeutique ?
Cet article a pour objectif global de présenter l’intérêt de la prise en charge précoce des anomalies fonctionnelles et occlusales à l’aide des éducateurs fonctionnels, ainsi que leurs caractéristiques principales. Il existe des situations cliniques où ces traitements ont toute leur place. Les résultats seront présentés, discutés, soulignant ainsi l’intérêt des éducateurs fonctionnels dans les traitements d’interception des anomalies chez l’enfant.
Pourquoi traiter précocement ?
La prévalence des malocclusions chez les enfants en denture temporaire et en denture mixte a été évaluée par différents auteurs qui ont montré leur importance ! Par…