La conception d’un nouveau sourire est une étape cruciale pour de nombreuses raisons, à la fois esthétiques et fonctionnelles. Cependant, cette étape nécessite une étroite collaboration entre les cliniciens et les laboratoires de prothèse dentaire afin d’analyser l’état initial du patient pour fournir l’approche la plus appropriée [1]. Au fil des années, les stratégies de conception du sourire sont passées de méthodes physiques à des approches numériques avec l’arrivée d’innovations telles que le wax-up, le mock-up, l’analyse vidéo du sourire ou encore les scanners faciaux [1].
Récemment, des solutions d’intelligence artificielle (SIA) ont été proposées dans des logiciels de conception de sourire afin d’améliorer la communication avec les patients et d’aider les praticiens et prothésistes dentaires à concevoir les sourires [2, 3]. Cependant, l’intégration des SIA en odontologie soulève encore de nombreuses interrogations à l’heure où toutes ces questions sont encore largement négligées dans notre discipline [4-7]. Cette situation est particulièrement préoccupante dans un contexte où la conception du sourire est parfois considérée comme un outil « de vente », avec le risque dans le cadre de SIA de potentiellement donner la priorité aux considérations économiques plutôt qu’aux besoins réels des patients [8, 9].
L’objectif de cet article est de présenter et de discuter des implications de l’intégration de l’IA dans des logiciels de conception de sourires.
Qu’est-ce qui fait l’esthétique du sourire ?
Le sourire, dans son analyse et sa reconstruction, est un domaine d’intérêt pour de très nombreux praticiens. C’est également un sujet de recherche très actif dans lequel des scientifiques de divers horizons tentent d’identifier les facteurs objectifs et subjectifs qui influencent sa perception. De nombreuses publications ont déjà identifié des paramètres objectifs qui…
