Partie 1 - Généralités
Si un dispositif médical permet de réparer une fonction, à l’image d’une prothèse amovible en odontologie, il vieillit et ne s’adapte pas aux modifications du vivant. Cette solution mécanique doit donc s’interfacer avec d’autres technologies prenant en compte la matière vivante.
Ces technologies relatives au domaine de la médecine régénératrice permettent d’intervenir au niveau de l’organe, du tissu, de la cellule ou du gène. Outre les connaissances dans les domaines de la physiologie, de la biologie cellulaire et de la vectorisation (transfert de gènes, délivrance de médicaments), ces interventions nécessitent la mise en œuvre d’expertises en biomatériaux, nanovecteurs, thérapie cellulaire et ingénierie tissulaire associant biomatériaux et cellules. D’une façon générale, la médecine régénératrice désire aujourd’hui aller au-delà de la réparation et des inconvénients que cela implique. Elle cherche désormais à restaurer l’organe tel qu’il était avant la maladie, le traumatisme ou les effets du vieillissement, par la régénération des tissus [1].
Les stratégies de médecine régénératrice comprennent les domaines établis des biomatériaux et des dispositifs médicaux, mais aussi ceux plus émergents de l’ingénierie tissulaire avec les thérapies cellulaires et géniques. Ces stratégies de médecine 4R (Remplacer, Réparer, Régénérer et Reprogrammer) constituent actuellement un axe majeur de recherche dans les laboratoires.
La peau régénérée in vitro est déjà utilisée pour soigner les grands brûlés. Des études cliniques sont en cours au niveau de la cornée, des os, de l’urètre et des cellules pancréatiques. Pour la majorité des tissus de l’organisme, la recherche dans ce domaine de la médecine régénératrice en est encore au stade préclinique chez l’animal. C’est le cas notamment des vaisseaux sanguins, des muscles, du cœur [2], des os, de la trachée, des oreilles, du…