Les progrès de la biologie, associés à une meilleure compréhension des phénomènes inflammatoires et cicatriciels, ont remis au goût du jour des thérapeutiques anciennes dites de « maintien de la vitalité pulpaire ». L’objectif de ces thérapeutiques est de maintenir les propriétés biologiques naturelles de la pulpe et en l’occurrence ses propriétés cicatricielles. Toutefois, la destruction du tissu pulpaire par la nécrose ne permet pas toujours d’envisager le maintien des fonctions pulpaires. Dans cette situation, il semblerait intéressant à l’instar de ce que l’on peut retrouver dans d’autres domaines de la médecine de pouvoir régénérer ce tissu perdu.
Les espoirs fondés par l’ingénierie tissulaire donnent lieu à des efforts massifs de recherche dans toutes les disciplines médicales, y compris l’endodontie. L’ingénierie tissulaire appliquée à l’endodontie est très récente et semble vouée à un fort développement. Les objectifs de cet article sont de synthétiser et de comprendre l’apport potentiel de l’ingénierie tissulaire à l’endodontie.
Espoirs et réalités cliniques de la régénération en endodontie
L’ingénierie tissulaire
L’ingénierie tissulaire ou génie tissulaire (tissue engineering) est un ensemble de techniques faisant appel aux principes de l’ingénierie, de la culture cellulaire, des sciences de la vie et des sciences des matériaux. Les objectifs sont de restaurer, maintenir ou améliorer la fonction d’une partie ou d’un tissu complet, voire d’un organe (os, cartilage, vaisseaux sanguins, vessie, peau, muscle, etc.). Les premiers résultats développés par les équipes de Green et Bell, dans les années 1980, portant sur des reconstructions cutanées, ont entraîné un grand enthousiasme pour la médecine en général [1]. À l’heure actuelle, les termes de « médecine régénératrice » ou de « thérapie cellulaire » sont associés à l’ingénierie tissulaire.