Étiopathogénie et fréquence
L’analyse de la littérature scientifique montre des taux de sinusites variables, de 0 à 30 % selon les auteurs [1].
Il semble que ce taux soit dépendant du trajet intrasinusien de l’implant. En effet, au fil des années, ce trajet s’est peu à peu déplacé et la technique a évolué. Il était initialement intrasinusien, selon la technique de Branemark, il s’est ensuite externalisé, mais tout en restant largement intrasinusien, avec la Slot technique, pour enfin être quasiment extrasinusien avec la technique de Paulo Malo [2].
Durant leur trajet intrasinusien, et en l’absence de sinusite, la sinusoscopie a permis de décrire une membrane, semblable à la muqueuse sinusienne, en revêtement sur les implants [3]. Ces derniers peuvent donc être bien tolérés dans des conditions physiologiques. De plus, la lésion de la muqueuse sinusienne (très fréquente) en phase peropératoire n’entraîne pas de risque de sinusite d’après Pennarrocha 2007 [4].
Malo et al. [5] ont montré que les risques de sinusites étaient largement augmentés chez les patients ayant déjà présenté des sinusites avant l’intervention (30 %).
Il apparaît que la contamination du sinus vient initialement de la bouche. Cette contamination peut se faire soit en raison d’une péri-implantite qui forme une cheminée autour de l’implant pour l’ascension bactérienne, soit du fait d’un défect osseux qui ne permet pas l’étanchéité entre la bouche et le sinus. Dans ce cas, l’infection colonise le sinus puis contamine l’implant zygomatique. À terme, une inflammation de la muqueuse sinusienne peut, à l’extrême, entraîner un blocage de la ventilation par obstruction du méat. Une sensation de pesanteur au niveau du tiers moyen de la face peut donc être ressentie par le patient. Parfois, des épisodes infectieux intercurrents surviennent avec des œdèmes et des écoulements purulents au niveau des fosses nasales ou au niveau…