Image commentée : une petite boursouflure

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  • Publié le . Paru dans Parodontologie Implantologie Orale, un nouveau regard n°1 - 15 mars 2022 (page 40-41)
Information dentaire
Information importante
Même si, dans la très grande majorité des cas, les papillomes/condylomes buccaux sont dus à des HPV non oncogènes, l’odontologiste est tout à fait en mesure de s’impliquer dans la prévention des cancers du col de l’utérus liés aux HPV lorsqu’il est confronté à une situation clinique comme celle que nous présentons. Il peut insister sur l’intérêt du dépistage de ces cancers par les gynécologues (même pour les femmes vaccinées) et sur l’intérêt de la campagne vaccinale pour les jeunes femmes et hommes prépubères et pubères. Pour plus d’informations, nous vous recommandons la fiche repère Papillomavirus et cancer élaborée par l’INCA (https://www.e-cancer.fr/Expertises-et-publications/Catalogue-des-publications/Papillomavirus-et-cancer)

Situation clinique

  • Anamnèse. Une patiente âgée de 26 ans consulte sur les conseils de son chirurgien-dentiste traitant, lequel a remarqué une petite « boursouflure blanche » asymptomatique au niveau de 36, apparue, aux dires de la patiente, quatre ans auparavant. La patiente est en bonne santé générale, sevrée du tabac depuis six ans. Elle ne prend aucune médication et ne présente aucun antécédent médical.
  • Examen clinique. Il n’existe pas d’adénopathie. L’examen endo-buccal révèle la présence de trois petites végétations blanches (excroissances gingivales circonscrites), de 1 à 3 mm de diamètre, à la surface papillomateuse, sessiles, regroupées au niveau du collet vestibulaire de 36. Il n’existe pas de lésions de ce type sur les autres muqueuses orales.

Hypothèses diagnostiques

Vu le nombre des lésions élémentaires, l’origine traumatique a été écartée dans un premier temps. Deux hypothèses semblent compatibles avec ce tableau clinique : le papillome (non viral ou viral lié aux HPV [Human Papilloma Virus, papillomavirus humains en français]) et le condylome (infection sexuellement transmissible liée aux HPV). Aucun test diagnostic, clinique ou histologique, ne permet de différencier avec certitude les papillomes viraux des condylomes [1].

Conduite à tenir

  • En première intention : exérèse des végétations faisant l’objet d’un examen histologique. Le compte rendu anatomopathologique était en faveur d’un papillome viral sans signe de malignité : hyperplasie, orthokératose avec quelques zones parakératosiques, cellules comportant des granulations basophiles compatibles avec une infection à HPV.
  • En deuxième intention : rassurer la patiente sur la bénignité des lésions, l’informer du caractère contagieux de ce type d’infection et l’adresser vers son gynécologue pour un bilan d’extension qui seul peut faire évoquer un diagnostic de condylome. Informer le praticien traitant…

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