En France, jusqu’à 2019, on estimait à 15 % le taux de jeunes en souffrance. Toutes les enquêtes témoignent d’un quasi-doublement de ce taux depuis la pandémie du Covid-19, notamment sous la forme de crises d’angoisse, de troubles anxiodépressifs, de scarifications, de tentatives de suicide et de troubles des conduites alimentaires.
Pourquoi la santé mentale des jeunes a-t-elle été autant impactée depuis 2020 ? :
- la baisse du lien social consécutive au bouleversement des activités sociales et scolaires quotidiennes a engendré une hausse du sentiment d’isolement et de « démembrement » du corps groupal des pairs (aggravé par les mesures préventives pourtant nécessaires du port du masque et de la distanciation interpersonnelle) ;
- le repli sur la sphère familiale a pu convoquer un sentiment d’une trop grande promiscuité, chaque membre étant présent au domicile en télétravail. Dans certains cas, ce repli a provoqué une augmentation du stress, de l’anxiété et du risque de violence intrafamiliale ;
- la peur de la contamination, le sentiment d’incertitude et la crainte de la crise postpandémique (diplômes dévalorisés, perte des perspectives d’emploi, etc.) a joué un rôle délétère. Ces situations de stress émotionnel ont pu être attisées par la perte d’un proche victime de la Covid-19 ;
- à cela se sont ajoutées l’éco-anxiété (catastrophes climatiques) et la guerre en Ukraine, relayées par la peur de perte du pouvoir d’achat en lien avec l’inflation — crainte très prégnante dans les enquêtes d’opinion chez les « jeunes consommateurs ».
La vulnérabilité des jeunes est aggravée depuis par ces différents phénomènes dont les composantes péjoratives se cumulent, élevant le niveau de stress et d’anxiété des jeunes, de leurs parents et des adultes qui les ont en charge.
Le mal-être se manifeste par des conduites de rupture au sens propre et au figuré.
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