Les fentes labiales et palatines sont les malformations congénitales de la face les plus fréquentes, avec une incidence moyenne de 1/700 naissance dans le monde. Elles ont des répercussions esthétiques et fonctionnelles importantes, la cavité orale étant au carrefour de nombreuses fonctions. La phonation est perturbée par la mauvaise occlusion entre le voile du palais et la paroi postérieure du pharynx, provoquant fuite d’air et voix nasonnée. L’oreille moyenne peut être atteinte par une mauvaise aération de la trompe d’eustache qui s’ouvre habituellement par la contraction des muscles tenseurs et releveurs du voile du palais, ce qui provoque des otites à répétition et parfois une perte d’audition. L’alimentation est bien entendu difficile tant que la fente labiale, et surtout palatine, n’est pas refermée.
La prise en charge des patients concernés est par nature pluridisciplinaire et s’effectue par des équipes spécialisées regroupées en centre de compétences. En moyenne, ces enfants vont bénéficier de six interventions chirurgicales jusqu’à l’âge adulte notamment pour restaurer la continuité de la lèvre, du palais, et de l’arcade maxillaire.
Gardons bien à l’esprit qu’un enfant n’est pas un adulte de taille réduite : avec la restauration de l’apparence et de la fonction, le principal objectif du chirurgien sera de ne pas altérer la croissance future, sous peine d’engendrer d’autres séquelles.
Généralités sur les fentes labio-palatines
Les fentes faciales, dont font partie les fentes labiales et palatines, résultent d’un défaut de fusion entre les bourgeons faciaux lors de l’embryogenèse. En fonction des bourgeons atteints, on distingue les fentes du palais primaire qui s’étendent en avant du foramen incisif jusqu’à la lèvre, en passant par le palais osseux antérieur et l’os alvéolaire jusqu’à l’orifice piriforme, des fentes du palais secondaires qui s’étendent en arrière…