Lésions endo-parodontales : du diagnostic au traitement
Par Kadiatou SY
Le traitement des lésions endo-parodontales (LEP) représente un véritable défi pour le chirurgien-dentiste. Cela tient non seulement à la difficulté diagnostique, mais également au manque de données et de consensus quant à la prise en charge de ce type d’affection. Seuls 31 à 45 % des chirurgiens- dentistes, souvent des spécialistes, seraient compétents pour les diagnostiquer et les prendre en charge, tandis qu’une grande majorité (92 %) se sent insuffisamment formée. Le principal facteur étiologique de ce type de lésion est microbien. Cliniquement, les LEP se manifestent par la présence d’une poche parodontale profonde atteignant l’apex ou proche de lui, couplée à une réponse négative ou altérée aux tests de vitalité pulpaire. Une lésion péri-radiculaire (apicale, inter-radicualire) est souvent objectivable radiographiquement.
Actuellement, la prise en charge des LEP consiste en des traitements endodontiques et parodontaux non chirurgicaux nécessitant une désinfection endo-canalaire, une instrumentation supra et sous-gingivale afin d’éliminer le principal facteur étiologique et de restaurer la réponse immunitaire physiologique de l’hôte. L’utilisation de médicaments intracanalaires (MIC) est également proposée depuis des décennies comme complément à l’instrumentation chimio-mécanique. De plus, des études récentes montrent que la mise en place d’une MIC améliorerait les paramètres parodontaux (profondeur de poche, gain d’attache) en favorisant la désinfection du canal radiculaire et la cicatrisation parodontale, indépendamment du type d’instrumentation et de la qualité de l’obturation finale.
La classification de Chicago (2017) propose un diagnostic plus détaillé des LEP avec un système descriptif qui tient compte de (i) l’intégrité radiculaire (présence/absence de fracture ou de perforation), (ii) l’état parodontal…