Glandes salivaires accessoires et tumeurs

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  • Publié le . Paru dans L'Information Dentaire n°1 - 12 janvier 2022 (page 31-33)
Information dentaire
Les tumeurs des glandes salivaires représentent 3 à 5 % des tumeurs de la tête et du cou.
Elles sont d’une grande variété (il y a, entre autres, plus d’une vingtaine de carcinomes) et le diagnostic est parfois difficile à établir. La classification de l’OMS distingue des tumeurs épithéliales, mésenchymateuses, hématologiques et secondaires ; les tumeurs bénignes sont principalement constituées par des adénomes, les tumeurs malignes presque uniquement par des carcinomes.
Les tumeurs intéressent essentiellement les glandes parotides (80 % des cas) où elles sont bénignes dans 80 % des cas et les glandes submandibulaires (10 à 15 % des cas) où elles sont bénignes dans seulement 50 % des cas. Les tumeurs des glandes sublinguales et des glandes salivaires accessoires (GSA) représentent 5 à 10 % des cas. Les 600 à 1 000 GSA, siégeant pour la plupart sous la muqueuse buccale, peuvent donner naissance à des tumeurs bénignes ou malignes, identiques à celles observées au niveau des glandes salivaires principales et elles sont malignes dans plus de 50 % des cas. Elles siègent dans la moitié des cas sur le palais et dans 15 à 20 % des cas sur la face interne des lèvres, principalement la lèvre supérieure.

CAS 1

Motif de la consultation

Patient de 61 ans venu consulter pour une tumeur labiale supérieure gauche.

Histoire de la maladie

• La lésion était présente depuis 3 à 5 ans, mais le patient n’était jamais venu consulter, bien que son dentiste traitant lui ait conseillé à de multiples reprises de le faire.

Interrogatoire

• Le patient ne présentait pas d’antécédents médico-chirurgicaux particuliers, hormis un état dépressif ancien bien contrôlé par le traitement.

Examen clinique

• La tumeur siégeait dans la région para-médiane gauche de la lèvre supérieure et elle était assez proche du vestibule. Elle avait des limites nettes et se présentait sous la forme d’une pastille arrondie et plane, de 3 mm d’épaisseur, recouverte par une muqueuse d’aspect normal qui n’adhérait à la tumeur. Cette tumeur avait une consistance très ferme et n’était pas fixée sur les plans profonds.

Examen paraclinique

• L’examen histopathologique a montré que, sous un épithélium malpighien kératinisé aux crêtes un peu irrégulières, il existait une tumeur salivaire assez bien limitée, mais non encapsulée, avec sur une zone un aspect d’infiltration. La tumeur s’étendait à la surface du plan musculaire comme en témoignait la présence de fibres musculaires striées. Elle était constituée de petits tubules formés par une mono- ou une double couche cellulaire, de structures cribriformes contenant une substance basophile, de petites travées ou cordons et, plus rarement, de cellules individuelles disposées en file indienne. Les cellules présentaient un noyau ovale souvent vésiculeux avec très peu de cytoplasme. Le stroma fibreux, par places hyalinisé, comportait quelques lymphocytes clairsemés.

L’étude immunohistochimique a confirmé la nature biphasique de la prolifération tumorale d’architecture essentiellement tubulaire et cribriforme (moins de 20 %), constituée de cellules…

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