En fonction des situations cliniques, les interventions peuvent être réalisées à différents stades : en pré-implantaire, lors de la mise en place de l’implant, pendant le second temps chirurgical ou en seconde intention lors de l’apparition de complications. Elles ont pour objectif de modifier le phénotype gingival en augmentant la hauteur ou l’épaisseur des tissus mous péri-implantaires.
Le système d’attache : talon d’Achille de l’implant
L’implant est devenu une solution incontournable pour le traitement des édentements unitaires et pluraux. S’il remplit une grande partie du cahier des charges pour le remplacement d’une dent par une solution fixe, il présente néanmoins une fragilité qui réside dans son système d’attache. Malgré des similitudes avec le parodonte, les tissus mous péri-implantaires ont des caractéristiques propres qui expliquent un comportement biologique différent. Le système d’attache péri-implantaire est un tissu cicatriciel appauvri en fibroblastes et démuni de ligament, dont les fibres de collagène sont organisées de façon circulaire autour du pilier et non perpendiculaires comme autour d’une dent. Cette attache est moins résistante mécaniquement, moins vascularisée et se défend moins bien face aux agressions bactériennes et aux contraintes mécaniques.
Encore plus qu’autour d’une dent, la quantité et la qualité des tissus mous péri-implantaires jouent un rôle important dans la prévention des complications péri- implantaires et la prédictibilité des résultats. Malgré l’absence de consensus scientifique concernant le bénéfice de l’apport de tissus mous autour des implants, de nombreuses études ont montré l’impact négatif d’un défaut tissulaire en hauteur, mais aussi en épaisseur. Roccuzzo et coll. (2016) ont montré que l’absence de tissu kératinisé favorise l’accumulation de biofilm, l’inflammation et l’apparition de récession [1]. L’absence de…