Gestion de la douleur lors des soins d’urgence bucco-dentaires

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  • Publié le . Paru dans Réalités Cliniques n°1 - 15 mars 2021 (page 12-23)

3. Nerf alvéolaire postéro-supérieur.

Information dentaire
Douleur et anxiété sont liées par des circuits neuraux et des liens bidirectionnels : la douleur majore l’anxiété et l’anxiété aggrave la douleur. Diminuer l’anxiété est donc un élément à part entière de la thérapeutique antalgique. La première partie de cet article expose les composantes de l’anxiété – état et trait anxieux –, les méthodes d’évaluation et les façons de la réduire en situation d’urgence. La deuxième partie expose les techniques anesthésiques locales et locorégionales et leur optimisation, pharmacologique ou non pharmacologique, dans les cas de situations difficiles telles que l’anesthésie des molaires en état de pulpite irréversible ou le trismus.

La douleur dentaire est le motif de consultation principal des soins d’urgence. Elle s’accompagne la plupart du temps d’une anxiété qui complique la thérapeutique et majore la douleur. Le traitement d’urgence a pour objectif de soulager le patient sans compromettre le pronostic de la dent. Afin de réaliser l’acte d’urgence selon les recommandations thérapeutiques et dans des conditions optimales de confort pour le patient, il convient de faire une prise en charge émotionnelle du patient et une anesthésie efficace.

Cet article a pour objectif de détailler ces deux éléments fondamentaux dont la maîtrise permettra d’améliorer la prise en charge et la compliance aux traitements ultérieurs.

Anxiété

Trait anxieux et état anxieux

L’anxiété peut désigner le trait anxieux ou l’état anxieux [1].

Le trait anxieux (TA) (dental anxiety), ou anxiété vis-à-vis des soins dentaires, est classé parmi les troubles anxieux dans la classification DSM-5 [2] ; sa prévalence est élevée mais varie selon les pays (15 % Danemark ; 19 % USA ; 30 % Chine ; 52 % Arabie Saoudite ; 77 % Inde) [3-6], et 13,5 % en France [7]. Il a une origine exogène lorsqu’il est :

– directement lié à une expérience douloureuse, effrayante ou embarrassante survenue au cabinet dentaire (= expérience de conditionnement) ;

– lié à un apprentissage indirect (ou exposition par procuration) à partir de modèles (tels que des membres de la famille ou des pairs eux-mêmes anxieux vis-à-vis des soins dentaires) ou de sources externes comme les médias [8].

Il peut avoir une origine endogène : on parle alors de vulnérabilité constitutionnelle aux désordres anxieux [9-11]. La comorbidité la plus souvent rapportée est la dépression.

Le TA s’évalue au moyen de questionnaires. Le plus communément utilisé est l’échelle d’anxiété dentaire modifiée (modified dental anxiety score, MDAS) car simple et rapide à réaliser (cinq questions, auxquelles…

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